
Pandora est l’un des pionniers du streaming musical. Présent sur le marché depuis désormais 15 ans, le site d’écoute et de recommandations musicales compte 250 millions d’inscrits et plus de 80 millions d’auditeurs réguliers. Mais menacée par la montée en puissance de la concurrence, l’entreprise fondée en 2000 à Oakland, dans la baie de San Francisco, doit trouver le moyen de rester compétitive. Son modèle, basé sur des recommandations de titres musicaux et empêchant l’utilisateur de revenir en arrière pour réécouter une chanson ou d’aller trop en avant, est limité. Pandora n'a pas d'autre choix que de proposer de l’écoute à la demande plus moderne. Les restes de Rdio, qui vient de se déclarer en faillite, sont donc une aubaine pour l'entreprise américaine, qui a annoncé ce lundi 16 novembre le rachat, pour 75 millions de dollars (70,3 millions d’euros), de la technologie développée par le service d’écoute en ligne.
Construire "LA" plate-forme musicale
Grâce à l’acquisition des droits de propriété intellectuelle de Rdio, Pandora espère résister au suédois Spotify, qui revendique 75 millions d’utilisateurs actifs, et à Apple Music, qui affirme de son côté en avoir séduit 6,5 millions. Streaming radio, à la demande et événements live : l’entreprise américaine voit grand et souhaite construire LA plate-forme qui permettra “aux fans de découvrir et célébrer la musique”, explique dans un communiqué le directeur général de Pandora, Brian McAndrews.
Redresser la barre face à des pertes abyssales
Ce rachat est un coup dur pour les investisseurs qui avaient misé plus de 125 millions de dollars sur Rdio et qui avaient vu l’entreprise basée à San Francisco valorisée jusqu’à 500 millions de dollars. Mais pour Pandora, c’est une opportunité de redresser la barre, alors que la firme californienne a vu son titre perdre un tiers de sa valeur lors de l’annonce de ses résultats trimestriels fin octobre, plombés par une perte de près de 86 millions de dollars.
Convaincre les maisons de disque
Confronté à un nombre d’utilisateurs stagnant, Pandora se doit par ailleurs d’aller chercher de la croissance à l’étranger. Présente seulement aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande, l’entreprise californienne a fort à gagner de la présence de Rdio dans plus de 80 pays. Et afin de se développer outre-Atlantique - Pandora lorgnerait particulièrement sur la Grande-Bretagne - le site de recommandations musicales doit notamment arrondir les angles avec les maisons de disques. La firme américaine, jusqu'alors en mauvais termes avec l’industrie musicale en raison de conflits sur le montant des royalties, a déjà convaincu Sony de lui faire confiance. Un premier pas donc vers la nouvelle formule que le service de streaming ambitionne de dévoiler fin 2016.
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