[Paris Retail Week] Ces start-up de l'AI à la conquête des (e)magasins

Détecter les ruptures de produits en rayons, assister les vendeurs, compléter la formation des conseillers, réduire le budget photo des e-commerçants, renseigner les internautes… Les technologies d'intelligence artificielle peuvent réinventer la façon dont les commerçants interagissent avec leurs clients. Elles leur permettent aussi (et surtout) de gagner en productivité. C'est en tout cas ce que comptent prouver une batterie de start-up présentes à la Paris Retail Week, qui se tient du 19 au 21 septembre 2017 à la Porte de Versailles.   

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[Paris Retail Week] Ces start-up de l'AI à la conquête des (e)magasins
Les allées de la troisième édition de la Paris Retail Week

Un visiteur s'arrête devant un congélateur, passe dans un autre rayon… puis revient au rayon congélateurs. "Si un vendeur s'était rendu compte de ce va-et-vient (révélateur d'une hésitation), il aurait sans doute pu renseigner le client indécis… et, in fine, déclencher une vente", estime Gwennael Gate, cofondateur de la start-up Angus.AI, rencontré à la Paris Retail Week. Son entreprise propose justement de répondre à ce genre de situation.

Angus AI détecte les clients indécis... et les ruptures de produits

Elle a mis au point un logiciel basé sur des algorithmes de vision par ordinateur (une discipline de l'intelligence artificielle) relié à des caméras disposées en magasin et propose cette solution à des enseignes de bricolage et d'électroménager. "Nous allons plus loin que le simple dashboard. Notre solution permet de déclencher une notification sur le smartphone du vendeur pour qu'il puisse agir directement", souligne l'entrepreneur. La technologie est aussi utilisée pour détecter une rupture de produits dans les rayons des grandes surfaces. Là encore, une notification est envoyée pour alerter les équipes au plus vite afin de limiter le manque à gagner généré par l'absence d'un produit. La jeune société travaille actuellement, à des stades de pilotes ou de POC, avec Carrefour, Auchan, Moët Hennessy, mais aussi Darty et Boulanger.

Allure System industrialise les shootings photo

Sur le salon, Angus AI n'est pas la seule start-up à miser sur les technologies de l'intelligence artificielle pour répondre aux problématiques des distributeurs et e-commerçants. La start-up Allure Systems, qui vient de finaliser une levée de fonds de trois millions d'euros, utilise elle aussi les algorithmes de vision par ordinateur mais pour une application bien différente : le shooting photo que doivent réaliser les e-commerçants pour présenter leurs nouveaux produits. "Dans l'univers de la mode, les e-commerçants ont besoin de plus en plus de photos pour alimenter leur communication sur les réseaux sociaux et faire face à l'augmentation du rythme des nouvelles collections", expliquent les équipes de la start-up.

Cette nouvelle donne représente un budget important pour les sites marchands. Allure System a développé une solution matérielle et logicielle qui permettrait de réduire ces coûts de 30 à 40%. Dans un premier temps, la start-up virtualise de vrais mannequins (hommes et femmes) avec un très haut degré de précision. Ensuite, elle fournit à ses clients e-commerçants un studio photo et des mannequins en résine. Ils peuvent alors habiller les mannequins avec les articles de leurs nouvelles collections et les prendre en photos.

Ensuite, Allure System utilise ses algorithmes de vision par ordinateur pour replacer les vêtements photographiés sur les mannequins virtualisés. Plus besoin d'attendre la disponibilité d'un vrai mannequin, ni d'engager un photographe professionnel. De quoi améliorer son "time to market", tout en limitant les coûts. La solution est d'ores et déjà utilisée par La Redoute, Showroomprivé ou encore Brandalley et VIP shop, un important distributeur en ligne chinois.

Weboit fait entrer le chatbot en magasin

Les techniques d'intelligence artificielle n'officient pas uniquement dans les coulisses du commerce, elles s'immiscent aussi dans la relation client. L'enseigne Parashop a ainsi retenu la solution de la jeune pousse Webotit pour développer un système de chatbot en magasin. Fondée il y a moins d'un an, la start-up utilise, entre autres, des algorithmes de traitement du langage naturel et de recommandation pour créer des agents conversationnels. "Nous voulons nous engager dans une digitalisation globale de l'entreprise et pas seulement nous limiter à un site marchand. Avec ce chatbot nous voulons aborder les jeunes clients autrement", explique Didier Bourgoin, secrétaire général de Parashop.

Concrètement, lorsqu'un client entre en boutique, il peut scanner avec son smartphone un grand QR code déployé sur le sol. Il bascule alors sur l'application Messenger où le robot conversationnel se propose de le renseigner sur des produits capillaires, pour le visage, les pieds et les mains. Après une phase pilote dans trois points de vente, la solution est en cours de déploiement dans les 64 magasins du réseau. Prochaine étape pour Parashop : utiliser cette technologie pour compléter la formation des conseillers mise en œuvre par les laboratoires. Webotit, elle, travaille en parallèle avec le groupe Klepierre pour développer un chatbot de SAV pour ses centres commerciaux.

Botspell imagine un coach du rangement

De l'autre côté de l'allée, la start-up Botspell a su attirer l'attention d'un géant de l'ameublement pour qui elle a développé un prototype. "Nous avons créé en interne une plate-forme qui nous permet de mettre au point rapidement des chatbots complexes", expose Kamil Kaderbay, le CEO et cofondateur de Botspell. "Notre technologie permet d'identifier des intentions de l'utilisateur et différentes entités, puis d'extraire cette information utile et de l'associer à des actions", poursuit-il.

Pour l'enseigne d'ameublement, Botspell a mis au point un coach de rangement. L'utilisateur énonce sa problématique de rangement, précise la configuration de sa pièce et après plusieurs interactions se voit proposer un produit qu'il pourra aller récupérer en magasin en bénéficiant d'une réduction. "Notre objectif est d'intégrer l'expérience conversationnelle dans une logique omnicanal", conclut l'entrepreneur.

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