
On connaît depuis hier soir le nom du nouveau patron de Magic Leap. Une patronne en réalité, puisque c’est Peggy Johnson, ex-vice-présidente exécutive de Microsoft, qui prend les rênes de l’entreprise américaine à partir du 1er août, selon une annonce de la start-up sur Twitter.
So thrilled to be joining the amazing @magicleap team! And forever grateful to @satyanadella for being a role model to me as I make this transition to CEO. https://t.co/a7UqGcNE3y
— Peggy Johnson (@PeggyJ) July 7, 2020
Cette ingénieure en génie électrique a passé 24 ans chez Qualcomm, avant de partir chez Microsoft. Elle siège par ailleurs au conseil d'administration de BlackRock, la société américaine spécialisée dans la gestion d'actifs.
Près de 3 milliards de fonds levés et un échec commercial
Rony Abovitz, cofondateur et CEO de la start-up de réalité augmentée Magic Leap, avait annoncé quitter l'entreprise au printemps dernier par le biais d'un message publié sur le site web de l'entreprise. Un changement de gouvernance qui s’inscrit dans un contexte critique pour la société.
Magic Leap n’a jamais réussi à transformer ses produits en succès commerciaux ni à faire de l’ombre à Microsoft et ses HoloLens, malgré d’importants soutiens financiers émanant d’acteurs comme Google, Alibaba, NTT Docomo, le fonds souverain d'Arabie Saoudite ou encore l'opérateur télécoms AT&T. La start-up a réussi depuis sa création, en 2014, à lever presque 3 milliards de dollars, sans jamais parvenir à conquérir le marché grand public des lunettes de réalité augmentée. Son premier produit, le Magic Leap 1, lancé tardivement en 2018, ne se serait vendu qu'à 6 000 exemplaires au cours des six premiers mois.
La moitié des employés licenciés
Magic Leap a par ailleurs dû se résoudre à licencier la moitié de ses employés, soit un millier de personnes. Prétextant les conséquences économiques du Covid-19, Rony Abovitz en a alors profité pour annoncer un repositionnement de la start-up sur le marché professionnel, déjà bien occupé par HoloLens et sur lequel Apple et Facebook nourrissent de fortes ambitions.
La start-up avait également rencontré des partenaires pour chercher à se faire racheter, mais sans succès pour le moment. Elle s'est sauvée de la faillite en levant 350 millions de dollars en mai. La feuille de route de la nouvelle dirigeante n’est pas encore connue. Va-t-elle suivre la même stratégie sur son prédécesseur ? Réponse dans quelques mois pour savoir si Magic Leap a encore de l’avenir.
Réagir