Pertes, rentabilité, nombre de clients… Tour d'horizon des banques en ligne
Le nombre de clients des banques en ligne a doublé entre 2018 et 2020 en passant de 8 à 16 millions. Sur 15 acteurs interrogés par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), cinq se disent rentables ou envisagent de l'être à horizon 2022-2023. Ces acteurs sont parvenus à s'implanter de manière durable dans le secteur.
Les fintech ont vu leur nombre de clients doubler entre 2018 et 2020. Ce sont près de 16 millions de clients qui ont ouvert un compte auprès d'une banque en ligne en 2020, contre 8 millions début 2018. L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a publié le 18 juillet 2022 sa troisième étude consacrée aux acteurs numériques de la finance. Elle ajoute qu'au moins 35% des nouveaux comptes courants ouverts par la clientèle en 2020 l'ont été dans l'un des établissements de l'échantillon.
L'étude porte sur une quinzaine d'établissements : Boursorama (Groupe Société Générale), BforBank (Groupe Crédit Agricole), Hello Bank (Groupe BNP Paribas), ING Direct (Groupe ING), Monabanq (Groupe Crédit Mutuel Alliance Fédérale – CIC), Orange Bank (Groupe Orange), Ma French Bank (Groupe La Banque Postale), Nickel (Groupe BNP Paribas), Qonto, N26, Fortunéo (Groupe Crédit Mutuel Arkéa), Revolut, Manager.one, Lydia et Younited Credit.
Peu affecté par les mesures de confinement
Ces acteurs sont parvenus à s'implanter de manière durable dans le secteur et à conforter leur part de marché alors même que les banques ont la réputation de fidéliser leur clientèle. Cela s'explique notamment par l'autonomie proposée aux clients pour la gestion quotidienne de leur compte en banque et à l'offre étendue de ces banques en lignes qui proposent désormais des produits d'épargne.
En outre, la crise sanitaire et les mesures de confinement prononcées en 2020 ont eu "un impact limité sur l’activité et le coût du risque des établissements." Au contraire la pertinence de leur modèle a plutôt été mise en avant à cette occasion.
5 acteurs rentables ou bientôt rentables
L'ACPR note que ces banques en ligne ont de plus en plus de jeunes clients et que la part des cadres dans leur clientèle diminue. Cela contribue au fait que "la forte croissance du nombre de clients en 2020 ne s’accompagne pas d’une amélioration de la rentabilité d’exploitation." Au contraire, la perte nette globale mesurée sur l’échantillon se creuse en passant de 376 millions en 2019 à 441 millions en total en 2020. Le résultat net par client suit cette tendance en passant de moins 45 euros à moins 57 euros.
L'ACPR constate également une faible progression du produit net bancaire (PNB). Cela est notamment lié aux frais généraux – comme les frais de gestion – ainsi qu'aux coûts d'acquisition d'une nouvelle clientèle (campagnes marketing agressives avec la diffusion de publicité et le paiement de primes à l'arrivée de nouveaux clients.) "Les acteurs numériques de la finance peinent toujours à dégager une rentabilité suffisante, malgré une progression de leurs revenus", résume l'autorité.
Toutefois, 5 acteurs interrogés, notamment ceux ne faisant pas partie d'un groupe bancaire, sont déjà rentables ou peuvent l'être à horizon 2022-2023. L'ACPR justifie cela par une meilleure maîtrise des coûts et la plus grande spécialisation de leur activité. Seuls deux acteurs appartenant à un groupe bancaire traditionnel sont rentables.
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