Deep tech, cyberharcèlement, open data… Emmanuel Macron dévoile son programme numérique

Le président candidat Emmanuel Macron veut investir 30 milliards d'euros dans le cloud, l'IA, les semi-conducteurs et le quantique. La téléconsultation et la télésurveillance doivent également continuer à être déployées. Il prévoit aussi de réguler davantage l'espace numérique pour lutter contre le harcèlement et les cyberattaques. Voici les propositions phares du programme numérique de LREM.

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Deep tech, cyberharcèlement, open data… Emmanuel Macron dévoile son programme numérique

Emmanuel Macron a présenté le 17 mars son programme pour l'élection présidentielle, dans lequel les sujets liés au numérique occupent une place assez importante. Tout d'abord, il propose un plan d'investissement de 30 milliards d'euros dans "les secteurs d'avenir" parmi lesquels il cite les semi-conducteurs, le quantique, le cloud ainsi que l'intelligence artificielle. L'objectif est de ne plus dépendre d'autres pays, comme les Etats-Unis ou la Chine. En revanche il n'est pas clair si ces montants correspondent strictement à ceux du Plan d'investissement France 2030, déjà lancé, ou si Emmanuel Macron prévoit de nouveaux crédits.

La France doit également continuer à faire naître des licornes (une start-up dont la valorisation a atteint un milliard d'euros). "Nous avions trois 'champions' en 2017, nous en avons plus de 25 aujourd’hui", s'est félicité l'actuel président de la République.

Former un million de personnes
Le volet économique contient également des propositions sur la formation. D'ici 2030, le candidat promet de former un million de personnes aux métiers d'avenir, dont plus de 400 000 spécialistes en informatique. Il s'engage aussi à généraliser l'enseignement du code et des usages numériques dès la classe de 5ème au collège.

Concernant la santé, le candidat propose de continuer à développer 20 biomédicaments et biotechnologies, notamment contre les cancers, ainsi que les exosquelettes. La France dispose déjà d'une pépite dans ce secteur. C'est Wandercraft, qui séduit de plus en plus d'établissements médicaux avec Atalante, son exosquelette de marche auto-équilibrée. Elle a récemment levé 40 millions d'euros pour accélérer le lancement d'un exosquelette destiné à l'usage en ville et à domicile par les personnes ayant une déficience partielle ou totale de la marche.

La téléconsultation, pour lutter contre les déserts médicaux, et la télésurveillance pour les patients chroniques doivent continuer à être déployées. Ces deux dispositifs bénéficient d'un cadre réglementaire de plus en plus favorable. En effet, les conditions d'accès à la téléconsultation ont été allégées durant la pandémie de Covid-19, et le remboursement de la télésurveillance va être généralisé d'ici le 1er juillet 2022.

20 000 accompagnateurs pour les Français en difficulté
"Il faut mobiliser les innovateurs et les entrepreneurs pour améliorer et simplifier l'action publique dans tous les domaines", a par ailleurs déclaré Emmanuel Macron. Pour cela, la politique d'open data des données publiques doit s'accélérer, le candidat notant qu'elles ont été particulièrement utilisées pendant le Covid-19.

Il prévoit aussi la mise en place de 20 000 accompagnateurs pour aider les Français dans la maîtrise des outils numériques et leurs démarches quotidiennes. L'inclusion passe également par un accès égal aux ressources. Emmanuel Macron promet d'achever la couverture numérique du territoire par la fibre d'ici 2025. Pour remplir cet objectif, cela nécessite de surmonter les difficultés rencontrées dans certaines zones rurales. A ce titre, le gouvernement a lancé en décembre une consultation publique afin d'établir un cahier des charges qui lui servira à déterminer les conditions d'éligibilité des projets de raccordements à un nouveau soutien financier. Il a ainsi promis de débloquer 150 millions d'euros pour résoudre les raccordements complexes.

Réguler strictement l'espace numérique
La régulation de l'espace numérique est une priorité pour Emmanuel Macron, en particulier pour protéger les enfants et les adolescents. Il propose ainsi un contrôle parental systématiquement proposé à l'installation afin de limiter l'accès aux réseaux sociaux pour lutter contre le cyberharcèlement. "Un phénomène qui a explosé", d'après le chef de l'Etat.

Un "filtre anti-arnaques" permettra d'avertir tous les usagers sur Internet avant qu'ils ne se rendent sur "un site potentiellement piégé". Sollicité par Next INpact, le député Eric Bothorel (LREM) a précisé qu'il s'agissait d'un système qui filtrera "préventivement les adresses Internet correspondant à des sites malveillants connus afin d’éviter qu’un internaute peu averti ne télécharge des logiciels infectés (rançongiciels, virus, spyware dispositifs de phishing) ou ne reçoive par la suite des emails piégés".

Dans ce contexte d'explosion des cybermenaces, Emmanuel Macron veut recruter "1500 cyberpatrouilleurs" et augmenter les moyens de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). Un numéro joignable en permanence pour être conseillé et accompagné devrait être mis en place. Ces mesures ont en réalité déjà annoncé par le président lors d'un déplacement à Nice en janvier. Le numéro d'urgence doit être lancé courant 2022.

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