Plan deeptech : les créations de start-up ont doublé en quatre ans, selon Bpifrance

Quatre ans après la création du Plan deeptech, Bpifrance se réjouit de ses résultats. 320 start-up développant des innovations de rupture ont été créées en 2022, soit deux fois plus qu'en 2018. La banque d’investissement a travaillé sur les deux principaux freins : pousser les ingénieurs vers l’entrepreneuriat et trouver des investisseurs sur un créneau qui s'avère parfois difficile.

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Plan deeptech : les créations de start-up ont doublé en quatre ans, selon Bpifrance
Nicolas Dufourcq, DG de Bpifrance, lors du bilan du Plan deeptech.

Le 28 mars 2023, Bpifrance a dressé un bilan plutôt positif du Plan deeptech lancé il y a quatre ans et renforcé l’année dernière par le plan gouvernemental France 2030.

Opéré par la banque d’investissement, bras armé de l'Etat, l’ambition était de booster l’émergence des start-up développant des innovations de rupture, qui participent aux objectifs de réindustrialisation et de souveraineté de la France tant martelés par le Gouvernement ces dernières années.

Si l'on en croit les chiffres, c’est plutôt réussi. En 2022, 320 start-up de la deep tech ont été créées, soit 27% de plus qu’en 2021 et deux fois plus qu’en 2018. 118 sites industriels seraient nés avec en prime 50 000 emplois à la clé (trente acteurs emploieraient à eux-seuls plus de 250 salariés).

670 millions d’euros déployés

La France compterait aujourd’hui 1800 start-up actives dans le domaines de la deep tech, la majorité sur des secteurs hautement stratégiques pour le gouvernement français : santé, transition énergétique et écologique et sujets de souveraineté industrielle comme la quantique et les semi-conducteurs. Cinq d’entre elles sont des licornes (OVHcloud, Ledger, Owkin, Exotec et Shift Technology) et vingt-quatre font partie du FT120 en 2023.

Pour obtenir ces résultats, Bpifrance a dû y mettre les moyens, si bien que les start-up deep tech représentent aujourd’hui plus de 50% des participations actives de la banque d'investissement. 670 millions d’euros ont été déployés par l’institution dans 869 start-up sous forme d’aides à l’innovation, de prêts, d’appels à projets ou de concours, environ la moitié en fonds propres et l’autre par le biais de fonds de fonds.

En complément des financements, près de 460 start-up ont bénéficié depuis 2019 d’un accompagnement extra-financier de Bpifrance.

Motiver les ingénieurs et les investisseurs

La banque d’investissement dit avoir réussi à insuffler chez les ingénieurs de la deep tech l’envie de passer du laboratoire à l’entrepreneuriat, ce qui était au départ un challenge. "Une formidable dynamique entrepreneuriale s’est lancée dans les labos", a assuré Paul-François Fournier, directeur exécutif Innovation de Bpifrance, assurant qu’aujourd’hui, 50% des PhD pensent à lancer leur start-up.

Mais cela ne servirait à rien si ces derniers ne parvenaient pas ensuite à trouver des fonds. Oui car le manque d’investisseurs prêts à mettre de l'argent dans des start-up dont les produits sont longs et coûteux à développer, puis à industrialiser, représentait (et représente toujours) le principal défi.

Selon Paul-François Fournier, l'écosystème de financement de la deep tech a gagné en maturité. Pour preuve, les montants levés par les start-up de ce segment ont augmenté de 240% sur les quatre dernières années. "Nous avons les universités, nous avons l’esprit d’entreprise et nous avons désormais l’écosystème de financement : nous avons tout pour y arriver", a conclu Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications.

Le gouvernement met 500 millions d’euros supplémentaires

En 2023, le plan va se poursuivre, renforcé à hauteur de 500 millions d’euros par le gouvernement. 160 millions serviront à la création de 25 pôles universitaires d’innovation (PUI) sur le modèle des cinq pôles pilotes créés fin 2021 (Normandie Université, Clermont Auvergne Université, Sorbonne Université, Université de Strasbourg, Université de Montpellier).

La mobilisation d'investisseurs privés doit également continuer, notamment grâce au Fonds national de venture industriel (FNVI) récemment lancé, un fonds de fonds doté de 350 millions d’euros, qui vise à faire émerger des sociétés de capital-risque ou de capital développement qui soutiendront des projets d’industrialisation portés par des startups et des PME françaises.

Malgré tout, le contexte actuel n’est pas des plus propices et 2023 risque d’être une année sélective, avait prévenu le Nicolas Dufourcq, le DG de Bpifrance lors du bilan annuel de la banque d’investissement. "Il va falloir être économes et performantes", avait-il déclaré.

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