Plus de 60 villes seront dotées de services de taxis volants en 2035, selon le cabinet Oliver Wyman

Les services de taxis volants ne sont pas qu'utopie. Le cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman pense que de tels services seront actifs dans plus de 60 villes à l'horizon 2035. De nombreux acteurs se sont lancés dans cette course au développement d'un e-VTOL et certains ont fait le choix de former des coalitions afin de partager les coûts.

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Plus de 60 villes seront dotées de services de taxis volants en 2035, selon le cabinet Oliver Wyman
Volocopter a présenté VoloCity : son premier taxi volant destiné à la commercialisation et conforme à la réglementation européenne SC-VTOL.

Volocopter, Lilium, EHang mais aussi Airbus et Boeing ou encore Uber. : toutes ces start-up et entreprises ont en commun de vouloir développer un aéronef électrique dédié à la mobilité urbaine. Au total, le cabinet Oliver Wyman, qui a réalisé une étude stratégique de ce marché pendant trois ans, a recensé environ 170 prototypes de e-VTOL (aéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux). Toutefois, ces concurrents sont entrés dans une course à la certification, un Graal qui devrait être décroché par "moins de 10% de ces acteurs d'ici 5 ans", précise Guillaume Thibault, partner chez Oliver Wyman.

Des évolutions techniques pour des vols commerciaux dès 2023

L'avènement des taxis volants n'est donc plus un fantasme. Ce moyen de transport devient possible "sous l'effet de trois grandes ruptures technologiques que sont l'électrification, l'autonomie et la connectivité", explique Guillaume Thibault. Près de 2 milliards de dollars d'investissements ont déjà été réalisés dans le secteur de la mobilité urbaine aérienne, dont 40% aux Etats-Unis et 80% dans des start-up. A l'horizon 2035, ce marché des taxis volants pourrait représenter entre 35 et 40 milliards de dollars de revenus. Au total, ce sont entre 60 à 90 villes qui pourraient proposer un tel service pour environ 40 000 à 60 000 véhicules en opération.

Les premiers véhicules pourraient être mis en vente dès 2021, les premiers vols commerciaux sont annoncés pour 2023 et les premières routes publiques pour 2025. Néanmoins, ce n'est qu'à partir de 2030 qu'Oliver Wyman imagine vraiment des opérations à très grande échelle en milieu urbain. L'autonomie des batteries sera suffisamment importante pour que des services de transport aérien interurbains soient proposés, et "l'autonomie permettra de massifier les opérations", justifie Guillaume Thibault. Toutefois, la mobilité urbaine aérienne restera "un transport de niche et premium", tempère-t-il. Des courses pourraient être proposées, entre 30 à 60 euros, dans un second temps seulement.

Des coalitions pour répartir les coûts

Avant de parvenir à ce résultat, encore faut-il parvenir à développer et certifier un e-VTOL ainsi que toutes les infrastructures nécessaires allant d'un système de gestion de flotte à la construction de structures pour que les aéronefs atterrissent et décollent. De nombreux acteurs semblent faire le choix d'une coalition. "Il faut trouver une coalition solide et robuste, notamment sur le partage de la valeur et des risques", explique Guillaume Thibault.

Aujourd'hui trois coalitions semblent se distinguer. Une emmenée par l'entreprise de VTC Uber qui regroupe autour d'elle de nombreux acteurs allant de cabinets d'architecture à des spécialistes de l'aéronautique comme Boeing et Embraer, en passant par des villes. Une coalition autour d'Airbus qui a travaillé avec le groupe Volkswagen et a récemment fait des annonces en partenariat avec la RATP, la ville de Paris et le Groupe ADP (Aéroports de Paris). Une dernière autour de la start-up allemande Volocopter qui a séduit Daimler et Geely et qui travaille également avec la ville de Singapour.

Mais il n'est pas certain que ces coalitions résistent dans la durée. Certains acteurs, qui se font aujourd'hui discrets sur la plate-forme de mise en relation et la gestion des clients, pourraient avoir des velléités autres demain. La gestion des clients et les données y afférant étant très importantes… Toutes les hypothèses semblent possibles : Airbus et Boeing pourraient vouloir lancer leur propre service de taxis volants, tout comme les constructeurs automobiles proposent de plus en plus de services de mobilité.

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