Fin des trottinettes en libre-service à Paris à partir du 1er septembre

89% des Parisiens ont voté contre les trottinettes en free floating dans le cadre d’un référendum organisé hier par la mairie. Si la participation a été faible (8%), le résultat permet à Anne Hidalgo d’appuyer leur interdiction, dont le projet est sur le feu depuis un moment. Elle sera effective à partir du 1er septembre.

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Fin des trottinettes en libre-service à Paris à partir du 1er septembre

C’est une première en Europe, les trottinettes en libre-service disparaîtront de la Capitale à partir du 1er septembre suite à un référendum citoyen organisé ce dimanche 2 avril 2023. Les Parisiens étaient invités à voter pour ou contre et le résultat est sans appel, même si la participation a été relativement faible.

Moins de 8% des personnes inscrites sur les listes électorales se sont rendus aux urnes (103 084 sur 1 382 322 habitants) dans les 203 bureaux de vote prévus à cet effet. Parmi eux, 89,03% demandaient la fin des trottinettes électriques en free floating à Paris.

Anne Hidalgo va donc pouvoir justifier leur interdiction pure et simple, un cheval de bataille assumé à demi-mots depuis le début de son mandat. Elle avait annoncé la consultation citoyenne mi-janvier, expliquant qu’elle préférait consulter ses administrés au vu du caractère clivant de la question, assurant qu’elle agirait en fonction de l'issue du vote des Parisiens.

Lime, Dott et Tier regrettent les modalités du scrutin

Les contrats des trois opérateurs qui avaient remporté l’appel d’offre de la mairie en 2020 (l’américain Lime, le franco-néerlandais Dott et l’allemand Tier), valables jusqu’à cet été, ne devraient donc pas être renouvelés.

La campagne lancée par ces derniers le 15 mars n’a pas suffit à convaincre les électeurs, ou à les pousser à aller voter. Dans un communiqué commun, ils ont exprimé leurs regrets quand à cette décision, assurant qu’elle "aura un impact direct sur les déplacements de 400 000 personnes par mois".

Ils estiment que la mobilisation aurait pu être plus large et représentative si les bureaux de vote avaient été plus nombreux, si le scrutin avait pu être aussi électronique et s’il y avait eu davantage de communication sur le sujet de la part de la municipalité. "À partir de maintenant, notre priorité en tant qu’employeurs responsables est d’assurer l’avenir de nos salariés", ont-ils déclaré.

Ils espèrent "une reprise rapide du dialogue avec la mairie afin de discuter des prochaines étapes" et rappellent qu’ils continuent d’offrir un service de mobilité douce aux Parisiens via leurs vélos électriques.

Clap de fin après des années de tentatives de régulation

C’est donc par un référendum citoyen peu investi que la saga des trottinettes en libre-service à Paris va se terminer.

Pour rappel, ces engins ont investi les rues de la Capitale en 2018. Lime, Bird, Bolt, Flash… Au départ, une dizaine d’entreprises de location avaient envahi le marché parisien de manière assez anarchique. Les véhicules se garaient n’importe où et étaient très vandalisés voire finissaient dans la Seine, d’où leur durée de vie dramatiquement courte (18 mois en moyenne à Paris).

De plus, leur manque de sécurité a été très souvent déploré et les faits divers se sont enchaînés. En 2019, leur circulation a été interdite sur les trottoirs et leur stationnement a été réglementé, la ville ayant installé des emplacements dédiés. En 2020, la mairie a publié un appel d’offres pour limiter à trois le nombre d’opérateurs et à 5000 le nombre de trottinettes composant leurs flottes.

Pas si vertes ?

Mais ces mesures n’ont que très légèrement arrangé la situation, d’où la décision radicale annoncée aujourd’hui. Le danger pour les usagers semble toujours aussi présent, les associations de victimes se multiplient, et la question de l’empreinte environnementale s’est ajoutée au débat.

Oui, car si elles ont été portées par la tendance écolo, il semblerait que les trottinettes électriques ne soient pas si "vertes" que ça. Le problème réside dans la conception des batteries qui nécessite l’extraction et le raffinage de métaux rares, beaucoup d’eau, des produits chimiques, des fours à hautes températures… De plus, elles sont très peu recyclées et très rarement rechargées avec de l’électricité renouvelable.

Par ailleurs, elles combinent lithium et cobalt, des matériaux dont le prélèvement en Amérique latine et au Congo a été beaucoup dénoncé puisqu'il serait en partie effectué par des enfants, et ce sans aucune protection. Les Parisiens qui utilisaient régulièrement la trottinette électrique vont donc devoir passer au vélo, regagner le métro, ou investir dans leur propre engin, dont ils prendront certainement davantage soin mais pour lequel ils devront débourser entre 300 et 1000 euros en moyenne.

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