Porsche négocie avec Google la présence de ses applis dans ses voitures

Le constructeur automobile et le géant du Net cherchent un accord sur l’intégration des applications Google directement dans les voitures Porsche, sans passer par un téléphone. Une alliance en vue, alors que les groupes automobiles et ceux de la tech se rapprochent de plus en plus.

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Porsche négocie avec Google la présence de ses applis dans ses voitures

Accéder à Google Maps ou Google Assistant directement depuis sa Porsche ? C’est l’accord envisagé par le constructeur, selon les informations de l’agence de presse Reuters, marquant en cela une inflexion de la stratégie de l’entreprise. Porsche hésitait autrefois à recourir à Google parce que le géant du Web demandait l’accès à une trop grande quantité de données, d’après le journal allemand Manager Magazin.

Lors d’une conférence téléphonique en octobre dernier, Lutz Meschke, directeur financier de Porsche, a déclaré que l’entreprise entretenait des contacts avec Google et Apple, mais aussi Baidu, Tencent et Alibaba en Chine. Porsche a cessé de coopérer avec l’unité Cariad de Volkswagen sur les développements de logiciels. L’accord négocié avec Google, s’il devait bien voir le jour, ne concernerait d’ailleurs que la marque Porsche, et non la maison-mère Volkswagen.

Constructeurs, équipementiers et fournisseurs de la tech font alliance

Si un accord devait être trouvé, Porsche ne serait pas la première à franchir le pas : de Renault à Nissan, en passant par Ford ou General Motors, nombreux sont les constructeurs à intégrer directement dans leurs véhicules les applications de Google, sans avoir à recourir au téléphone. D’autres marques, à l’inverse, s’y refusent catégoriquement. “Il est important pour l’entreprise de garder la main sur l’interface client”, a déclaré un porte-parole de BMW.

Malgré ces résistances, la tendance au “software-defined vehicle” restait visible au CES 2023. Avec des stratégies différentes, et des fortunes variées : Volkswagen mise sur son propre système d’exploitation, Cariad, mais ses modèles ont souffert de plusieurs retards. “Nous avons eu une courbe d'apprentissage très raide, admettait Thomas Schäfer, directeur du groupe pour les marques de volume, auprès de L’Usine Nouvelle en janvier dernier. Dans ce domaine, il est toujours plus difficile de transformer une entreprise existante que de démarrer d'une page blanche. Cariad a connu des problèmes dans la phase de démarrage mais je suis convaincu qu'ils vont réussir.”

La voiture du futur sera définie par son logiciel

Quant aux autres constructeurs, la plupart ont opté pour des partenariats. Outre les exemples cités ci-dessus avec Google, Stellantis s’est rapproché d’Amazon et Honda de Sony. La plateforme STLA SmartCockpit de Stellantis intégrera ainsi l’assistant vocal d’Amazon, Alexa, mais aussi des applications de divertissement et des services de paiement. Les voitures de constructeur pourront par ailleurs communiquer avec les objets connectés d’Amazon. Chez Honda, les équipements de Sony devraient permettre une conduite autonome de niveau 3 et même, créer un espace de divertissement à l’intérieur de l’habitacle grâce à un partenariat avec le spécialiste du jeu vidéo Epic Games.

“Il y a un consensus sur cette question : la voiture du futur va être définie par le logiciel qui l’anime, assurait à L’Usine Nouvelle lors du CES Thomas Weber, expert du secteur automobile au BCG. Malgré cela, aucun acteur n’est en mesure de tout faire lui-même. La question qui reste ouverte est la suivante : comment l’écosystème va-t-il évoluer entre les constructeurs, les équipementiers traditionnels et les fournisseurs issus de la tech ?”

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