Porté par l'IA générative, Nvidia dépasse Intel pour la première fois de son histoire
Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires de Nvidia a quasiment doublé. Et il va encore progresser alors que la demande pour ses puces dédiées à l'IA dépasse ses capacités de production.
Le symbole est immense pour Nvidia, juste avant de célébrer son trentième anniversaire. Propulsé par l’engouement autour de l’intelligence artificielle générative, depuis les débuts en fanfare du robot conversationnel ChatGPT, le spécialiste américain des cartes graphiques (GPU) affiche pour la première fois de son histoire un chiffre d’affaires supérieur à celui d’Intel, le géant des microprocesseurs (CPU), qui traverse un moment difficile.
Au deuxième trimestre, la société dirigée par Jensen Huang a vu ses ventes s’envoler: elles ont presque doublé pour atteindre 13,5 milliards de dollars. Soit 600 millions de dollars de plus que les recettes trimestrielles d’Intel. Ce chiffre est, en outre, bien supérieur aux prévisions des marchés. Pour le trimestre en cours, Nvidia mise sur un chiffre d’affaires de 16 milliards.
Pas de concurrence
Cette performance illustre la nouvelle dimension prise par le groupe américain. Historiquement dédiées aux jeux vidéo, ses cartes graphiques envahissent les data centers, qui représentent désormais plus des trois quarts de son activité. Nvidia récolte les fruits d’une vision: celle de l’informatique “accélérée”, couplant les CPU avec des GPU pour contourner les limites de la loi de Moore, sur la hausse exponentielle de la puissance informatique.
L’émergence de l’IA générative a fait le reste, car ces nouveaux modèles requièrent une immense puissance de calcul pour leur entraînement, puis pour leur fonctionnement. Dans le domaine, Nvidia est quasiment seul au monde, en particulier avec ses GPU A100 et H100 - et leurs déclinaisons moins puissantes A800 et H800, destinées à contourner les restrictions d’exportations vers la Chine -, qui sont utilisées par tous les grands acteurs du secteur.
Les concurrents de Nvidia sont loin derrière. Si Google ou Amazon produisent aussi des puces dédiées à l’intelligence artificielle, celles-ci ne sont pas commercialisées et sont uniquement utilisées dans leurs data centers, pour faire tourner leur offre de cloud computing. AMD doit lancer son premier GPU d’IA avant la fin de l’année, mais il n’a pour le moment pas officialisé des accords commerciaux d'envergure. Quant à Intel, il ne prévoit pas d’entrer sur le marché avant… 2025.
Augmenter la production
Pour le moment, l’unique défi de Nvidia est de pouvoir répondre à la demande pour ses puces, que s’arrachent les grandes plateformes de cloud et les start-up spécialisées dans l’IA générative. Jensen Huang promet d'accroître “significativement” la production au cours des prochains mois. Mais la société ne contrôle pas sa chaîne de production: comme les autres, elle a en effet opté pour un modèle fabless, c’est-à-dire sans usine. Elle dépend donc de TSMC, le premier fondeur mondial.
L’an prochain, Nvidia prévoit de livrer entre 1,5 et 2 millions de GPU H100, dont le prix catalogue est estimé autour des 30.000 dollars, expliquent des sources citées par le Financial Times, contre environ 500.000 cette année. Cela ne devrait cependant être suffisant pour satisfaire la demande: le carnet de livraisons de Nvidia affiche déjà complet pour 2024. Une commande passée aujourd'hui ne sera ainsi pas livrée avant 2025.
SUR LE MÊME SUJET
Porté par l'IA générative, Nvidia dépasse Intel pour la première fois de son histoire
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir