Pour Niantic, le vrai métavers est en réalité augmentée, pas en réalité virtuelle

Niantic Labs, le créateur du jeu Pokemon Go, a lancé son kit de développement pour les applications mobiles en réalité augmentée. La société, qui travaille sur un concept de lunettes AR, ne croit pas du tout à la vision du métavers décrit par Facebook, mais fait preuve d'autant d'ambition pour son propre concept uniquement basé sur la réalité augmentée.

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Pour Niantic, le vrai métavers est en réalité augmentée, pas en réalité virtuelle

Ce sont deux visions du métavers qui s'affrontent. John Hanke, le patron de Niantic, la société à l'origine du jeu en réalité augmentée Pokemon Go, n'a visiblement pas autant apprécié les confinements que son homologue chez Meta. Le métavers qu'il imagine est à l'air libre. Non pas en réalité virtuelle, mais en réalité augmentée.

Pour lui, l'univers alternatif que veut créer Mark Zuckerberg est tout simplement un "cauchemar dystopique". On rappellera cependant que Mark Zuckerberg voit lui aussi la réalité augmentée comme une composante majeure du "métavers", au même titre que la réalité virtuelle.

lancement du kit de développement lightship
Pour donner vie à sa vision, Niantic vient de lancer officiellement Lightship, sa plateforme de développement pour les applications mobiles de réalité augmentée sur iOS et Android, dédiée au "métavers du monde réel". Elle permet aux développeurs de cartographier l'environnement en temps réel et de superposer des objets virtuels à la réalité physique. Ce kit de développement est mis à disposition gratuitement. Seules certaines fonctionnalités sont payantes, comme la possibilité de permettre à plusieurs appareils de partager simultanément la même expérience.

En 2022, Lightship s'enrichira de nouvelles capacités pour les lunettes de réalité augmentée. C'est en effet à travers des lunettes connectées que Niantic imagine sa réalité "infusée de données, d'informations, de services et de créations interactives". Niantic travaille sur un projet de lunettes de réalité augmentée avec Qualcomm, qui doit donner naissance à un appareil capable de se repérer dans l'espace afin de donner accès à un monde persistant d'objets virtuels.

Les wearables sont le moyen que John Hanke a trouvé pour donner corps à sa vision de "l'informatique ubiquitaire". Ainsi, il faut voir selon lui ce type de lunettes comme le navigateur web du futur, permettant de naviguer dans la réalité augmentée. Il est en concurrence dans ce domaine avec Snap, Nreal, mais aussi Meta, qui mise beaucoup sur la réalité augmentée mais prend son temps pour sortir un produit. Apple, Google et Samsung surveillent également ce domaine de près.

Un fonds de 20 millions de dollars
En parallèle, Niantic annonce la création d'un fonds de 20 millions de dollars pour aider les start-up à développer des applications sur sa plateforme, qui a servi à développer les jeux Pokemon Go, Ingress et Pikmin Bloom. Tous ne sont pas synonymes de succès. Niantic a annoncé le 2 novembre que Harry Potter : Wizards Unite allait être retiré des app stores le 31 janvier et ne serait plus jouable.

Coachella et Universal Pictures ont déjà commencé à utiliser son kit de développement, qui s'intègre à Unity, un logiciel utilisé pour créer des jeux en 3D. Niantic mise dans un premier temps sur les jeux pour faire adopter la technologie, mais à terme c'est tout un univers de services, publics, privés et professionnels, qu'elle souhaite voir se développer.

"C'est en réalité augmentée que le vrai métavers va voir le jour"
"Le futur que je décris est celui qui va prendre le dessus. Celui dans lequel l'informatique est tout le temps là, tout en se fondant dans le décor et en nous aidant à faire ce qu'on a à faire. C'est l'informatique ubiquitaire. Dans notre métavers, contrairement au métavers en VR, il y a cette structure qu'apporte le monde réel. Les octets sont liés aux atomes. Et donc vous avez ces choses qui ajoutent de l'information au lieu dans lequel vous vous trouvez et vous offrent des fonctionnalités utiles. Par exemple, vous pourriez mettre un bouton virtuel dans les airs pour acheter un ticket de bus, ou des flèches sur le trottoir qui indiquent le chemin vers le métro, ou encore des infos sur le produit que vous êtes en train de regarder. C'est le potentiel qui compte. C'est en réalité augmentée que le vrai métavers va voir le jour", a expliqué
John Hanke dans un entretien à Wired.

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