Pour réglementer l'IA, Microsoft propose de créer des licences délivrées par les gouvernements
Le groupe de Redmond, premier actionnaire d'OpenAI, veut peser dans la définition des nouvelles règles sur l'IA. Il propose également la création d'agences gouvernementales pour réguler le secteur.
C’est le nouveau passage obligé des sociétés travaillant sur l’intelligence artificielle générative. Jeudi 26 mai, Microsoft s’est déclaré, à son tour, en faveur d’un meilleur encadrement de cette technologie, dont les progrès rapides sont illustrés par le robot conversationnel ChatGPT et le générateur d’images Midjourney.
Cet appel à la réglementation a été passé par l’intermédiaire de Brad Smith, le puissant responsable des affaires publiques de l'entreprise, à l’occasion d’un discours prononcé à Washington, puis dans un message posté sur le blog du géant de Redmond.
Créer une agence gouvernementale
"Nous allons avoir besoin de régler les problèmes liés aux deepfakes, plus particulièrement de nous préoccuper des opérations d'influence étrangère, des activités qui sont déjà menées par les gouvernements russe, chinois et iranien", explique-t-il. "Nous devons prendre des mesures pour nous protéger contre la modification de contenus légitimes dans le but de tromper ou de frauder les gens grâce à l'utilisation de l'IA."
Le président de Microsoft propose d’abord de créer une agence gouvernementale pour établir des règles et surveiller le déploiement de l’IA. "C'est ainsi que nous nous assurerons que l'humanité reste aux commandes de la technologie”, explique Brad Smith. Cette idée avait déjà été évoquée par Sam Altman, le patron d’OpenAI, la start-up qui a conçu ChatGPT et dont le premier actionnaire est… Microsoft.
Brad Smith reprend également à son compte une autre proposition de Sam Altman : la mise en place de licences pour les entreprises souhaitant déployer des modèles d’IA générative. Celles-ci incluraient notamment des “exigences à respecter pour les protocoles de sécurité”.
Influencer sur les nouvelles règles
Le dirigeant de Microsoft milite par ailleurs pour l’instruction de “systèmes de sécurité” pour les systèmes d'IA qui contrôlent les infrastructures critiques. “Ils seraient similaires aux systèmes de freinage que les ingénieurs ont depuis longtemps intégrés aux ascenseurs, bus scolaires et trains à grande vitesse,” indique-t-il. Brad Smith propose également de promouvoir la transparence.
Si les grands acteurs de l’intelligence artificielle se disent favorables à de nouvelles réglementations et multiplient les propositions, c’est avant tout pour essayer de jouer un rôle dans leur définition —et ainsi s’assurer qu’elles ne vont pas trop loin. Dans un entretien accordé au Financial Times, Sam Altman s’est dit d’ailleurs prêt à quitter l’Europe en fonction des règles qui seront imposées. Avant de rétropédaler...
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