Pourquoi Google ne lance pas son robot conversationnel Bard en Europe

Le chatbot de Google est désormais accessible dans 180 pays, mais pas au sein de l'Union européenne. La société explique vouloir s'assurer qu'il respecte le RGPD.

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Pourquoi Google ne lance pas son robot conversationnel Bard en Europe

Les internautes européens devront encore patienter avant de tester Bard, le robot conversationnel développé par Google pour répondre à l’immense succès de ChatGPT. La semaine dernière, le moteur de recherche a annoncé son déploiement dans plus de 180 pays dans le monde. Mais il a zappé les Vingt-sept membres de l'Union européenne.

“Nous travaillons en étroite collaboration avec des experts et des décideurs politiques pour nous assurer que Bard soit en ligne avec les exigences locales”, explique une porte-parole de Google. En Europe, cela signifie respecter le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Et ainsi éviter une potentielle amende pouvant atteindre 4% du chiffre d’affaires mondial.

La législation européenne a déjà rattrapé OpenAI, la start-up américaine qui a conçu ChatGPT. Fin mars, le chatbot avait été bloqué en Italie par l'autorité de protection des données (GPDP). Une décision justifiée par “l'absence de base légale justifiant la collecte et le stockage massifs de données personnelles, dans le but d'entraîner les algorithmes sous-jacents au fonctionnement de la plateforme”. L’accès a été rétabli depuis, mais l’enquête se poursuit.

Trois plaintes contre ChatGPT auprès de la Cnil

En France, ChatGPT est également visé par au moins trois plaintes déposées auprès de la Cnil. Elles portent sur la collecte de données mais aussi sur les nombreuses erreurs factuelles incluses dans ses réponses. À l’échelle du continent, l’organisation regroupant l’ensemble des régulateurs européens a lancé une task force sur ChatGPT, afin de “favoriser la coopération et l’échange d’informations sur de possibles actions”.

Parallèlement, de nouvelles règles sur les intelligences artificielles génératives sont en négociation entre le Parlement, la Commission et le Conseil européens. Celles-ci obligeront ces services à déclarer si des textes, des images ou des musiques protégés par le droit d'auteur ont été utilisés pour entraîner leur modèle de génération. En outre, la responsabilité de potentielles violations des droits de propriété intellectuelle reposera sur ces entreprises. Et non pas sur leurs utilisateurs.

Présenté en février et disponible le mois suivant, Bard n’était encore accessible qu’à un petit nombre d’utilisateurs, seulement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Un handicap de poids par rapport à ChatGPT, qui a enregistré 1,8 milliard de visites en avril, selon les estimations du cabinet Similarweb. Bard est désormais accessible à tout le monde, sans passer par une liste d’attente, dans 180 pays. En plus de l’anglais, le chatbot maîtrise désormais le japonais et le coréen. Google promet l’ajout de 40 langues supplémentaires, dont le français, “prochainement”.

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