Pourquoi les villes et opérateurs de transport en commun suivent de près la diversification des VTC

Les choix stratégiques opérés par les plates-formes de VTC concernent directement les villes de plus en plus confrontées à la pollution, la congestion et l'augmentation du nombre d'habitants. Comment les collectivités locales peuvent-elles collaborer avec Uber et autres VTC ? Et quelle est la place des opérateurs de transport en commun ?

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Pourquoi les villes et opérateurs de transport en commun suivent de près la diversification des VTC

En se diversifiant vers des plates-formes multimodales, les plates-formes de VTC ont d'abord bousculé les villes. Puis la discussion s'est engagée avec les acteurs publics et les opérateurs de transport. Comment les villes peuvent-elles travailler avec ces acteurs du VTC ? La mairie peut-elle influencer la diversification de ces plates-formes ?

Txfy assure être en discussions avec la mairie de Paris et lui avoir présenté ses ambitions dans les trottinettes électriques "plusieurs mois avant le lancement" de cette nouvelle offre, précise à L'Usine Digitale Henri Capoul, directeur général de Txfy France. "La mairie de Paris est très réceptive et incroyablement ouverte au fait qu'on opère dans la ville", ajoute-t-il. Le constat est le même du côté de chez Uber qui, historiquement, s'est fait connaître en s'implantant dans les villes de manière agressive et en dehors de toute concertation avec les autorités en place. Le géant du VTC a changé de stratégie. Et s'est par exemple associé au réseau de transports en commun de la ville de Nice.

Des enjeux de pollution à l'aménagement de l'espace urbain

"Les villes ne peuvent pas rester à l'écart" de ces développements et doivent se saisir de ces sujets, déclare Amal Boutayeb, senior manager spécialisée dans les sujets mobilité au sein du cabinet Wavestone. Et ce, d'autant plus que les moyens de mobilité doivent répondre aux problèmes de congestion, de pollution et d'urbanisation croissante. Henri Capoul parle d'une "vraie demande de la mairie pour trouver des solutions afin de faire diminuer le nombre de voitures en circulation". Ce qui a accéléré leur ambition de lancer de nouveaux moyens de transport verts et électriques. Des propos corroborés par Uber qui a lancé Uber Green et Uber Pool, deux moyens de transport "plus écologiques".

Grâce au partage des données, les acteurs peuvent également réfléchir ensemble à comment intégrer ces nouveaux types de flux dans les projets urbains. Par exemple, en octobre 2017 Uber a fait le choix de publier des données de déplacement tirées de l'activité de ses chauffeurs en Ile-de-France sur sa plate-forme Movement. Les villes peuvent les utiliser pour prioriser leurs investissements en sachant quelles sont les routes les plus empruntées. Alexandre Droulers explique ainsi avoir réfléchi avec le gestionnaire de la Gare du Nord à Paris à comment "optimiser l'aménagement de l'infrastructure et l'espace devant la gare" afin de ne pas gêner la circulation. Cela peut passer par la mise à disposition de places de stationnements spécifiques pour les trottinettes, les vélos ou les VTC.

Et les transports en commun ?

Il n'est pas possible de parler de diversification des plates-formes de VTC sans évoquer les transports en commun. Ces derniers ont, pendant de nombreuses années, été les seules alternatives à la voiture personnelle. Mais l'arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur de la mobilité ne semble pas faire peur à la RATP qui, au-delà de son expérience, a un avantage certain : "son savoir-faire de la mobilité en milieu dense", déclare à L'Usine Digitale Marie-Claude Dupuis, directrice stratégie innovation et développement du Groupe RATP.

"Le développement de nouveaux moyens de mobilité est vu de manière très positive par la RATP", ajoute Hiba Fares, directrice en charge du pôle expérience clients, services et marketing de la RATP. Devant l'accroissement du flux voyageur, l'objectif est de favoriser l'ensemble des modes de transport. La RATP multiplie les expérimentations comme avec Ofo qui a mis à disposition des usagers du tramway T3a des vélos en libre-service disposés à proximité des stations. En raison du succès de l'expérimentation qui a duré un mois, la RATP se penche sur la faisabilité de déployer ce service à d’autres stations. En parallèle, le groupe investit dans des start-up comme Cityscoot, Communauto et Klaxit.


Mais peut-on imaginer un partenariat entre une plate-forme de VTC et la RATP ? Tous ces acteurs affirment être en discussions, mais celles-ci semblent faire face un obstacle : la gestion des relations clients. Le nerf de la guerre. Tous voulant être en relation avec ces derniers et qu'ils transitent sur leur application pour choisir leur mode de déplacement…

Sur ce sujet, la SNCF pourrait être un peu plus avancée. Le groupe ferroviaire veut lancer une première version de son Assistant personnel de mobilité au printemps 2019. Via cette application unique, il sera possible de s'informer, réserver et payer ses billets de train mais aussi d'autres moyens de mobilité. "VTC, vélo en libre-service, taxi, solution de parking et bus : au moins un acteur dans chacun de ces secteurs sera présent sur l'application", assure à L'Usine Digitale Alexandre Viros, le directeur général d'e-voyageurs SNCF. Reste plus qu'à savoir si le groupe ferroviaire va réussir à convaincre des acteurs majeurs du secteur.

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