Pourquoi Withings mise autant sur sa division recherche Health Institute
Avec sa division santé, le "Health Institute", Withings veut favoriser les usages d'objets connectés et se rapprocher de leurs futurs prescripteurs : les chercheurs et médecins.
Withings, très connu pour ses produits grand public (montres Pop, tensiomètres sans fil, balances connectées, caméras pour la maison…), s'aventure de plus en plus sur le terrain professionnel. Il propose à des entreprises d'équiper leurs salariés de bracelets connectés pour leur lancer des défis liés à l'activité physique. En France, la SNCF teste ce dispositif.
La start-up se positionne aussi sur le secteur de la recherche. Après avoir mené plusieurs pilotes dans le monde ces dernières années, l'entreprise propose une offre plus structurée, autour d'une entité baptisée Withings Health Institute. C'est pour l'instant une petite activité à l'échelle de l'entreprise, avec une vingtaine de salariés, mais Withings fonde de grands espoirs dans son développement. Pour au moins quatre raisons.
1 – Evangéliser sur les usages
"Avec cette activité, nous sommes moins dans une logique financière que dans la volonté de favoriser les usages des objets connectés et de se rapprocher des prescripteurs, médecins et chercheurs", résume Alexis Normand directeur du Withings Health Institute. "Pour que les objets connectés s'installent dans le paysage, au-delà de l'effet de mode, il faut qu'ils s'intègrent davantage dans le monde scientifique et médical, et plus largement dans l'offre de soins".
2 - Se forger une caution scientifique
Withings Health Institute scelle des partenariats avec des chercheurs et médecins pour réaliser des études scientifiques sur l’impact des objets connectés. Elle peut également proposer à ses usagers volontaires de participer à des études plus ciblées, en partageant des données individuelles. "Le but n'est pas de transformer nos clients en cobayes ! On leur demande, via nos newsletters, s'ils peuvent être intéressés par le fait de participer à des projets de recherche, sur les usages des objets connectés dans la gestion des maladies chroniques, par exemple. Et ils se montrent souvent partants", explique Alexis Normand.
L'objectif est de prouver que les enregistreurs d'activité physique ne sont pas des gadgets, mais bien des dispositifs de prévention, voire de gestion de certaines maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension, l'obésité… Withings veut multiplier les publications scientifiques pour le démontrer. Ses équipes réalisent aussi des études en interne, à partir de la masse de données anonymes produites par ses utilisateurs, qui peuvent nourrir les argumentaires marketing de l'entreprise sur les bienfaits de ses produits.
3 -Rassurer sur la gestion des données
Protection des données personnelles, fiabilité des mesures : le secteur de la santé est particulièrement exigeant. C'est donc un moyen pour Withings de prouver son sérieux.
Il y a cependant des barrières psychologiques à franchir, en particulier en France. "Il y a beaucoup de résistances. Beaucoup de gens pensent : la CNIL ne voudra jamais ! On a pourtant une quinzaine d'exemples du contraire : notre travail, c'est de vaincre les prétextes à l'immobilisme", argumente Alexis Normand. L'analyse de données de masse anonymisées est prévu par les conditions générales d'utilisation, rappelle-t-il, tandis que l'exploitation de données individuelles nécessite un consentement explicite supplémentaire. Dans ce deuxième cas, les données sont hébergées ailleurs que chez Withings. "Chez un tiers de confiance, pour qu'en aucun cas, Withings ne puisse croiser les données. On a construit un service pour assurer cela", assure-t-il.
Les choses sont beaucoup plus simples outre-Atlantique. "Les budgets sont plus importants, la prise de décision est plus rapide. Du coup, en France, on sponsorise la recherche en donnant des objets, tandis qu'aux Etats-Unis, on vend des objets !"
4 - Vendre des objets
Ces programmes de recherche aident aussi à vendre des produits, le premier métier de Withings. L'entreprise française promet d'ailleurs des tarifs réduits pour les projets d'équipement à grande échelle et fournit un support technique aux chercheurs qui souhaitent intégrer des objets connectés à leurs études. Si les produits ne sont pas différents de ceux utilisées par Monsieur tout le monde, une API avancée a été développée. "L'API de base fournit le nombre de pas par jour ou par minute. Cette API avancée permet d'obtenir des paramètres plus fins comme la vitesse de la foulée, des indicateurs qui permettent de quantifier l'activité physique globale" détaille Alexis Normand. De quoi permettre une vraie profondeur d'analyse.
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