Près de la moitié des enfants de moins dix ans sont déjà équipés d’un smartphone

Selon une récente étude, les enfants utilisent Internet de plus en plus tôt, même avant 6 ans, et très vite de façon autonome. Face à ce constat, les nouveaux parents, pourtant "digital natives", semblent dépassés, et le gouvernement cherche à instituer le contrôle parental par défaut.

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Près de la moitié des enfants de moins dix ans sont déjà équipés d’un smartphone

Comment les jeunes parents, pourtant "digital natives", gèrent les premiers pas de leurs enfants sur Internet ? C’est le sujet d’une étude de Toluna-Harris Interactive publiée le 22 mars 2023, réalisée avec le soutien de Google pour l’association e-Enfance auprès de parents d’enfants âgés de 6 à 10 ans.

46% des 6-10 ans ont un smartphone

Son constat ? L’utilisation du web est de plus en plus précoce. Les enfants des parents interrogés ont découvert Internet avec eux aux alentours de 5 ans et 10 mois et ont commencé à l’utiliser seuls à 6 ans et 10 mois. Un tiers d’entre eux reconnaissent que leur enfant peut se connecter librement, sans demander leur autorisation. Ce qui n’est pas étonnant puisque l’étude révèle que 46% des enfants de 6-10 ans sont déjà équipés d’un smartphone.

Les enfants se connectent en majorité l’après-midi après l’école (47%), mais aussi le matin avant d’aller à l’école pour 10% d'entre eux, et après le dîner pour 13% d'entre eux. Ces deux derniers chiffres dépassent les 20% quand les enfants disposent de leur propre smartphone. Olivier Gérard, coordinateur du pôle Médias et usages numériques de l’Unaf, rappelle qu'éviter l’exposition aux écrans durant l’heure qui précède le coucher et pendant les repas fait partie des règles immuables.

Des digital natives dépassés

Les parents, dont la majorité est au fait des usages du numérique, ne semblent pas moins dépassés. Près de la moitié indiquent que l’initiation de leur enfant à Internet a eu lieu plus tôt que ce qu’ils avaient initialement prévu. La grande majorité (93%) des parents interrogés pensent maîtriser l’usage d’Internet par leur enfant, mais 60% se disent tout de même inquiets des dangers éventuels.

Les enfants vont sur la toile pour se divertir : d’abord sans surprise pour regarder des vidéos, ensuite pour des applications créatives ou pour écouter de la musique, ce qui n’empêche pas leur exposition aux dangers d’Internet, d’autant que cette connexion s’effectue pour 21% dans une pièce isolée.

Il semble évident qu'il y a un danger d’addiction aussi, les enfants eux-mêmes admettant que cette utilisation peut être excessive et un sur deux déclarant qu’il est difficile d’arrêter. Les parents se disent preneurs de conseils, souvent hésitants à réguler l’utilisation d’Internet par leurs enfants de peur de les isoler et de les empêcher de profiter des opportunités d’apprentissage que représentent aussi le web.

Un contrôle parental par défaut dès 2023 ?

Face à leurs inquiétudes, les autorités tentent de réagir. La secrétaire d'État chargée de l'Enfance Charlotte Caubel assure que "dès 2023, en France, les constructeurs de téléphones et tablettes devront installer sur tous les appareils un contrôle parental par défaut, un premier niveau de sécurité pour limiter le temps d’écran et l’accès à certains contenus."

C’est en tout cas l’objectif de la mesure portée par le député Bruno Studer, qui vise à ce que chaque smartphone équipé d’un système d’exploitation Android commercialisé en France offre la possibilité d’activer un système de contrôle. Il permettrait aux parents de décider des plages horaires auxquelles leurs enfants ont accès à Internet ainsi que des applications qu'ils peuvent télécharger. Aux dernières nouvelles, l’heure était à la recherche d’un consensus avec les fournisseurs d’accès et les fabricants d’équipements.

Les géants de la Tech comme Google se sont impliqués, tout comme les opérateurs télécoms, mais de nombreuses start-up se sont aussi lancées sur le créneau avec des applications de contrôle parental tierces comme mSpy, Xooloo ou encore Qustodio.

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