Prism : l’ex garant de la protection des données Facebook au service de la NSA

Aux Etats-Unis, les services du renseignement et l’industrie de la haute technologie coopèrent encore plus étroitement qu’imaginé, l'une bénéficiant d'un savoir-faire, l'autre de beaucoup d’argent.

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Prism : l’ex garant de la protection des données Facebook au service de la NSA

Les révélations sur les liens étroits qu'entretiennent la NSA (National security agency) et la Silicon Valley, aux Etats-Unis, se multiplient. Le New York Times dévoile que Max Kelly, le chef de la sécurité de Facebook, en charge de protéger les données du milliard d'utilisateurs, n'a pas rejoint une autre compagnie du secteur technologique après son départ en 2010. Il a été recruté par la NSA, la fameuse organisation chargée de surveiller les conversations et les données personnelles à l’origine du scandale Prism. Qui mieux que lui pourrait aider l’administration américaine.

Par ailleurs, une autre révélation, toujours du New York Times, confirme l'implication de firmes technologiques. Le quotidien affirme que Skype a bien collaboré avec la NSA, et ce depuis près de cinq ans, bien avant son rachat par Microsoft. Une petite équipe travaillait sur le programme secret "Project Chess" pour explorer les possibilités de faire accéder la NSA à des conversations.

La NSA, premier client de la Silicon Valley

Bien que la somme officielle soit classifiée, des analystes avancent que le budget de la NSA serait de 8 à 10 milliards de dollars par an. Une somme qui se déverse largement dans la Silicon Valley, comme Usine Digitale l'avait décrit dans un article sur In-Q-Tel, le groupe d'investissement privilégié de la NSA. Toute l'industrie du renseignement recherche par ailleurs activement à recruter des "hackers" et autres informaticiens travaillant chez Google, Facebook et autres, et ne s’en cache pas. Le lieutenant général Keith B. Alexander, directeur de l'agence depuis 2005 et chef du Cyber Command du Pentagone, n'a pas hésité à se présenter à l'une des plus grosses conférences de hackers à Las Vegas l'été dernier pour recruter.

De la même façon, les start-ups ne cachent pas leur désir de travailler avec la NSA et leur lien avec ces agences gouvernementales : le profit est trop tentant, sans parler du prestige. De nombreux analystes estiment même que cette coopération va encore se renforcer, car les deux industries sont plus que complémentaires : les capacités techniques de ces compagnies dépassent largement celles dont disposent la NSA en interne, tout comme leur proximité avec les données personnelles des internautes ; d’un autre côté les start-up de la Silicon Valley, au business model parfois immature voire inexistant, ont besoin de cash.

Quand une étude de la International Data Corporation montre que le stockage de données devrait augmenter d'environ 53% d'ici à 2016. Un marché bien trop juteux pour l'ignorer…

Nora Poggi

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