Promotions trompeuses : UFC Que Choisir porte plainte contre huit sites e-commerce
Amazon, Cdiscount, Rue du Commerce, Veepee et quatre autres sites marchands sont visés par une plainte de l'association de consommateurs pour pratiques commerciales trompeuses. Leur affichage de prix barrés ne serait pas conforme à la directive européenne encadrant les réductions de prix.
Raphaële Karayan
\ 10h34
Mis à jour 01 Juin 2023
Raphaële Karayan
Mis à jour
01 juin 2023
L'UFC Que Choisir est partie à la chasse aux promos. Et cela ne fait pas les affaires de huit sites e-commerce, attaqués par l'association de consommateurs pour pratiques commerciales trompeuses. Après avoir analysé les promotions des principaux sites marchands en France, l'UFC a constaté des "pratiques douteuses" sur Amazon, Asos, Cdiscount, Leclerc, La Redoute, Rue du Commerce, Veepee et Zalando.
Des prix de référence à la définition floue ou inexistante
Selon l'association, plus de neuf prix barrés sur dix constituent des promotions trompeuses au regard de la directive européenne qui encadre l'affichage des réductions de prix. Concrètement, ce sont les "prix de comparaison" choisis par les sites marchands, à partir desquels sont calculées les réductions de prix, qui posent problème.
Plus le prix de comparaison est élevé, plus la remise paraît alléchante. Or, au lieu d'afficher comme prix de référence le prix le plus bas pratiqué durant le mois précédent la promotion, comme ils sont censés le faire, 96,6% des 6586 annonces analysées sur ces huit sites adoptent un prix barré correspondant à d'autres références : prix d'origine, prix conseillé, prix moyen constaté… On ne peut pas leur reprocher de ne pas faire preuve de créativité.
En outre, les sites ne procurent pas toujours la définition de ce prix de référence. Si le consommateur pouvait les vérifier, il aurait des surprises, car selon les calculs de l'UFC Que Choisir, sur les véritables promotions conformes à la loi, la réduction de prix moyenne s'élève à seulement 6%.
Interdire les "prix de comparaison"
En plus de déposer plainte contre les huit sites précités, l'association demande à la Commission européenne d’interdire strictement les "prix de comparaison", par opposition aux "prix de réduction" conformes à la réglementation, qui sont normalement les seuls à pouvoir être affichés visuellement en prix barrés.
La Redoute a indiqué à l'AFP que ses ventes en direct respectaient la directive européenne (baptisée Omnibus), sous-entendant donc que c'est n'est pas forcément le cas pour les produits de sa marketplace. Cdiscount a affirmé respecter la législation en vigueur. Amazon, qui déclare que "la confiance de [ses] clients et la transparence font partie de [ses] priorités", est en train d'analyser l'étude de Que Choisir.