Qualcomm, Infineon et NXP s'associent pour accélérer l'adoption de RISC-V dans l'automobile
Cinq fabricants de semi-conducteurs ont lancé une coentreprise chargée de développer des solutions basées sur l'architecture open source RISC-V.
Face à ARM, l’union fait la force. Vendredi 4 août, Qualcomm, NXP Semiconductors, Infineon et deux autres fabricants de semi-conducteurs ont annoncé la création d’une coentreprise dont le but sera d'accélérer l’adoption de l’architecture RISC-V, rivale de l'architecture dominante conçue par la société britannique Arm Holdings.
Dans un premier temps, cette nouvelle entité, dont le nom n’a pas encore été officialisé, aura pour objectif de développer des jeux d’instructions et des solutions adaptées pour les puces utilisées dans le secteur automobile. Elle sera ainsi basée en Allemagne, au plus près des grands constructeurs du pays. Elle visera ensuite les marchés, encore plus vastes, de l’internet des objets et des terminaux mobiles.
Pas de royalties
Conçue au sein de l’université américaine de Berkeley à partir de 2010, RISC-V est une architecture de jeu d'instructions, élément central dans le design de certains semi-conducteurs, comme les SoC (systèmes sur puce). Le marché est aujourd’hui dominé par Arm, qui propulse l’immense majorité des smartphones vendus dans le monde et qui gagne rapidement du terrain dans l’automobile.
Au-delà de ses caractéristiques techniques, RISC-V se distingue surtout d’ARM par son modèle économique. L'utilisation de l’architecture est en effet gratuite alors que son rival facture des royalties aux fabricants de puces. L’intérêt du secteur est grandissant, notamment parce qu’Arm réfléchit à adopter un nouveau modèle économique, qui lui permettrait de capter une plus grande part de la chaîne de valeur.
Qualcomm en procès contre Arm
Ces derniers mois, plusieurs grands noms ont ainsi affirmé leur soutien à RISC-V, comme Intel, Samsung, Nvidia ou encore Google. Et Apple testerait aussi l'architecture, selon SemiAnalysis, newsletter de référence du secteur.
Membre fondateur de l’organisation chargée de son développement, Qualcomm est l’un des plus fervents supporters de RISC-V. Comme les autres, le géant des processeurs mobiles espère sortir de sa situation de dépendance envers Arm. D’autant plus que la société britannique l’accuse d’avoir mis la main illégalement sur des licences détenues par Nuvia, rachetée par Qualcomm. Un procès doit se tenir dans un an.