
"Thomas, c’est à vous. En combien le tentez-vous ?" En fait, ça me fait marrer. Pas que je comprenne tellement plus qu’avant, hein. Mais je trouve ça ludique. Quand je discute par téléphone avec mes fournisseurs, j’ai l’impression d’être sur Antenne 2 et de jouer à Pyramide :
"En deux :
- Moule
- mmm… thermo-injection ?
- Acétate
- mmm … raccordement facette !"
"BOUING !" (cloche de la victoire). Réussir à placer dans une même phrase usiner, tamponnage et état de surface, en faisant en sorte que ça ait un sens, c’est comme marquer d’une reprise de volée en finale de Coupe du monde. Si, si. J'exagère à peine. C’est sûrement l’ingénieur très bien caché en moi qui émerge, très doucement.
Bref, tout ça pour dire que ça avance. Doucement, mais ça avance. Heureusement d’ailleurs.
Le fait est que, plus que jamais, je me sens dépendant des gens qui m’entourent et travaillent sur mon projet. Comme je n’ai évidemment pas toutes les compétences et infrastructures pour tout mener à bien seul, il me faut compter sur d'autres. Des partenaires qu’il faut trouver, puis convaincre, motiver et guider. Tout cela étant à la fois très stimulant mais aussi parfois… stressant.
Qui plus est, pour les convaincre, je n’ai pas le profil le plus sexy du monde...
Thomas, 31 ans, entrepreneur, ("Encore un jeune sans le sou.")
enthousiaste et dynamique, ("Le genre à me relancer béatement tous les deux jours.")
avec un projet ambitieux, ("Ca, ça veut dire compliqué, des emmerdes quoi.")
cherche
partenaire expérimenté et fiable, ("En plus, le mec se permet d’être exigeant !")
si possible flexible, ("Il va essayer de me payer en tickets restos, c’est écrit.")
et réactif, ("Il va vouloir un prototype pour hier, c'est sûr")
pour relation dans la durée ("Mmm, on va déjà voir s’il est encore là dans 1 mois…")
Autant vous dire que parfois je me demande pourquoi les gens travaillent avec moi, sur mon projet. Ils doivent vraiment avoir envie de ré-enchanter eux aussi leurs matins ! En tout cas, je leur en suis d’autant plus gré. C’est vraiment méritoire de leur part de s’engager à mes côtés.
Du coup, je réalise que l'un des défis de l’entrepreneur, c’est d'apprendre à gérer sa dépendance aux autres. Elle est souvent inévitable, mieux vaut donc la "subir" le moins possible. Plus facile à dire qu’à faire. A vu de nez, c’est un mix entre psychologie, bon sens, vigilance et... sûrement un peu (pas mal?) de chance. M’enfin comme disait l'un de mes anciens patrons : la chance, ça se mérite. Donc, au boulot.
En quelques chiffres, le reste de ma semaine :
3 878 euros dépensés ou engagés à date sur le projet.
4 jours de pluie consécutifs à Biarritz (oui, j’ai le droit à des RTT, tout à fait).
3 emails salvateurs de lecteurs bienveillants inconnus (merci!).
500 grammes de foie gras artisanal ingérés en 24h (même pas mal).
2 aides au financement identifiées pour mon projet (miam, des dossiers à remplir).
1 nouvelle façon de relativiser : une tranche de Jabugo (du jambon espagnol) + un verre d’Iruleguy (un vin du Sud-Ouest).
A mercredi prochain.
Thomas Barret, néo-entrepreneur
Ce billet a également été publié sur le blog de l’auteur : The Morning Challenge
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