Quatrième trimestre record et première année rentable, Airbnb détonne dans le paysage tech
Airbnb a présenté hier un bénéfice net de 1,9 milliard de dollars sur l’année qui vient de s’écouler, faisant de 2022 la première année rentable du groupe depuis sa création. La demande de réservation est revenue, les hébergeurs sont plus nombreux que jamais, et aucun licenciement n'est prévu… L’entreprise se démarque de la morosité ambiante du secteur de la Tech.
Airbnb a présenté le 14 février 2023 ses résultats annuels ainsi que ceux de son quatrième trimestre 2022. L'entreprise affiche un chiffre d’affaires record sur la fin de l'année. Entre octobre et décembre, ses revenus ont augmenté de 24% par rapport à la même période l'année précédente. Avec un bénéfice net de 319 millions de dollars (264 millions de plus qu'en 2021), "le quatrième trimestre a été le plus rentable de notre histoire", se félicite l’entreprise.
1,9 milliard de dollars de bénéfice : première année rentable pour Airbnb
Pour l'ensemble de l'année 2022, l’entreprise a généré 8,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires (en hausse de 40% par rapport à l'année précédente), et un bénéfice net de 1,9 milliard de dollars, faisant de 2022 la première année rentable du groupe depuis sa création en 2008. Un sacré retournement de situation par rapport à l’année 2021, pendant laquelle la société avait perdu 352 millions de dollars, notamment mise en difficulté par la pandémie.
La trésorerie nette dégagée par les activités d'exploitation au 4e trimestre 2022 s'est élevée à 463 millions de dollars, contre 382 millions de dollars en 2021. De l’argent disponible qui a permis au groupe de racheter 1,5 milliard de dollars de ses actions.
Ces bons résultats, Airbnb les doit d’abord à l’augmentation de la demande. Les réservations ont augmenté de 20% au quatrième trimestre 2022 par rapport à l'année précédente, "ce qui démontre l'enthousiasme des gens à voyager avec Airbnb malgré les incertitudes macroéconomiques".
Une demande boostée par le retour des voyages transfrontaliers
Les voyages transfrontaliers, qui s’étaient presque totalement arrêtés pendant la pandémie, ont augmenté de 49% au 4e trimestre 2022 par rapport à l'année précédente. Ils ont presque retrouvé leur niveau d’avant Covid, représentant 44% des nuitées brutes (contre 47% au 4e trimestre 2019).
Les voyageurs provenant de la région Asie-Pacifique affichent la plus forte croissance, la Chine ayant récemment levé ses restrictions de voyage. "De manière assez surprenante, la décision de supprimer les inscriptions en Chine continentale en juillet n'a pas eu d'incidence sur les revenus", a expliqué le CEO d’Airbnb, Brian Chesky, au cours de la conférence téléphonique sur les résultats qui s’est déroulée hier.
Il a dit rester concentré sur les activités sortantes de la Chine, les considérant comme une opportunité importante (bien qu'à croissance lente). "Nous pensons que des centaines de millions de Chinois voudront voyager dans le monde et qu’Airbnb sera le meilleur moyen de le faire, notamment pour les personnes de la génération Z".
Retour des locations en ville et hausse des séjours longs
Les voyageurs retournent également de plus en plus dans les villes, délaissées ces derniers temps. Les nuitées en zones urbaines à forte densité ont augmenté de 22% par rapport au 4e trimestre 2021 et représentent actuellement 51% du total des nuitées (contre 59% au 4e trimestre 2019).
Les réservations longue durée (de plus d’une semaine), un segment rentable que la plateforme de location d’hébergement a voulu encourager ces dernières années, ont augmenté de 40% par rapport à 2019. Bref, la demande de réservation à bien repris, et les perspectives sont tout aussi encourageantes pour 2023, la société évoquant "un carnet de commandes solide pour le premier trimestre".
6,6 millions d’annonces actives, le plus haut niveau jamais atteint
En parallèle de la demande, l’offre a elle aussi augmentée. Le nombre total d’annonces actives sur Airbnb est passé à 6,6 millions, soit le plus haut niveau jamais atteint, la plateforme ayant recensé 900 000 inscriptions cette année.
La société affirme que deux facteurs expliquent cette augmentation. D’abord, l’envie des hôtes de générer "un revenu supplémentaire essentiel en période d’inflation", ensuite, l’évolution de la plateforme qui, ces deux dernières années, "a rendu l'hébergement plus attrayant et plus facile, notamment grâce à Airbnb Setup", une amélioration de la plateforme que Brian Chesky avait décrit à son lancement comme "la toute nouvelle façon, super facile, de faire de votre maison un Airbnb, avec les conseils individuels gratuits d’un Superhost".
L’entreprise a assuré vouloir continuer à investir dans le développement de sa communauté d'hôtes pour "faire de l'hébergement un courant dominant". "Si vous lisez cette lettre, vous avez probablement déjà voyagé avec Airbnb ou connaissez quelqu'un qui l'a fait. Nous voulons que l'hébergement soit tout aussi populaire. Pour y parvenir, nous continuerons à sensibiliser les gens à l'hébergement et à faciliter les débuts", explique le communiqué.
À contre-courant des entreprises tech
Airbnb offre un constraste saisissant avec les autres entreprises de la Tech. Pendant qu’elles profitaient d’une hausse de leur demande pendant la pandémie, multipliant les recrutements pour y faire face, Airbnb a souffert du recul des voyages et licencié 1900 personnes en mai 2020, soit 25% de ses effectifs. Aujourd’hui, la situation s'est inversée : Airbnb remonte la pente et les autres licencient en masse.
Son CEO s'en félicite : "Comparé à 2019, nous avons 5% de salariés en moins, et 75% de revenus en plus. Nous sommes l'une des rares entreprises de la tech qui ne licencie pas. Nous ne réduisons pas les effectifs, nous ne gélons pas les embauches. Au contraire, nous accélérons", a-t-il ajouté, précisant qu’"appuyer sur l'accélérateur ne signifie pas recruter en masse, mais embaucher quelques personnes à des postes clés".
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