
La télévision vit sa grande révolution. La connectivité à internet oblige les constructeurs à reprendre le modèle qui a fait le succès des smartphones en troquant leurs systèmes d’exploitation propriétaires contre des plates-formes logicielles du marché. Le CES 2015 a été l’occasion pour chacun de choisir son camp en affichant sa préférence pour tel ou tel OS.
Sony a opté pour Android TV, le nouvel OS de Google dédié à la télévision connectée, pour l’ensemble de ses prochains postes Bravia connectés. Tout comme le chinois TPVision, qui vend ses téléviseurs sous la marque Philips. Ou encore de Sharp pour ses futurs téléviseurs "Beyond 4K", qui offrent une résolution d’image proche de la 8K sur des écrans LCD construits à la base pour afficher la 4K.
Samsung, numéro un mondial du secteur avec 22,6% du marché au premier semestre 2015 selon DisplaySearch, a décidé d’utiliser Tizen, un OS open source qu’il a développé avec des partenaires, dont Intel. Le géant coréen de l’électronique veut faire de ce système, encore peu déployé, la plate-forme unifiée de tous ses produits connectés (smartphones, montres, télévision…). Avec l’objectif de se libérer de Google, dont le système Android motorise aujourd’hui l’essentiel de ses smartphones. Son rival et compatriote LG, numéro deux de la télévision avec une part de 14,9% au premier trimestre 2015, a investi dans Web OS, le système de Palm Computing qu’il a racheté à HP en 2012. Avec la même ambition : en faire, à terme, la plate-forme unifiée de tous les produits connectés.
Google n’arrive pas à s’imposer
Le géant japonais Panasonic a retenu le système open source FireFox OS, tandis que les chinois TCL, Hisense et Haier privilégient Roku OS.
La bataille des OS pour la télévision connectée est lancée. A ce stade, il est difficile de prévoir quelle plate-forme va l’emporter. Si Google a gagné la bataille dans les smartphones, où il domine à plus de 80% le marché, la situation est tout autre dans la télévision. Depuis cinq ans, le géant de l’Internet essaie de s’imposer dans la télé. En vain. Sa nouvelle tentative avec Android TV pourrait aboutir. Mais le succès serait limité puisque Sony, Sharp et TPVision représentent ensemble moins de 14% du marché de la télévision, selon les chiffres de DisplaySearch pour le second semestre 2014.
La télévision connectée existe depuis plus de 10 ans mais n’a jamais trouvé ses usages. En cause : l’absence de standardisation, le manque d’applications attractives et les barrières liées à son modèle de développement fermé. Le passage à des plates-formes ouvertes comme Android, Web OS ou FireFox OS fait tomber ces obstacles et crée un environnement favorable au développement d’applications, sur le modèle de ce qui existe dans les smartphones.
Ridha Loukil
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