
L'entreprise française Qwant annonce un partenariat stratégique avec Microsoft ce 17 mai. Le moteur de recherche européen, qui a fait de son credo le respect de la vie privée des utilisateurs, va utiliser l'infrastructure cloud Microsoft Azure, l'algorithme de recherche de Bing (pour les requêtes auxquelles il ne trouve pas de résultat lui-même) et la plate-forme publicitaire Microsoft Advertising.
De la publicité sans pistage
La publicité en ligne est la principale manne des moteurs de recherche (elle représente l'écrasante majorité des revenus de Google), mais le ciblage et le pistage systématique des utilisateurs dans ce cadre pose un problème éthique majeur dont Qwant a fait son cheval de bataille.
Pour générer des profits sans se mettre idéologiquement en porte-à-faux, Qwant explique avoir mis au point une fonctionnalité de confidentialité des recherches qui garantit selon lui la protection de la vie privée des utilisateurs. Elle lui permet d’afficher des publicités qui ne ciblent et ne tracent pas ses utilisateurs. L'entreprise, qui mène en ce moment une campagne pour convertir les instances gouvernementales à son moteur, présente ce système comme étant "conforme aux exigences des services de l’administration française chargés de la sécurité informatique".
Microsoft, partenaire historique de Qwant
Le partenariat n'est pas une grande surprise. Qwant, qui voit en Google son ennemi juré, s'est beaucoup appuyé sur Microsoft à ses débuts et n'a jamais coupé les ponts avec l'Américain. Mais cet accord est aussi le signe de l'ambition de croissance internationale de Qwant, qui nécessite une infrastructure cloud de rang mondial. Et Qwant soutient qu'il "reste maître de sa technologie, y compris son algorithme, son index et son infrastructure clients, sans collecte de données personnelles".
A noter également que Qwant fera partie à l'avenir des choix de moteur de recherche par défaut dans Edge, le navigateur web de Microsoft. La start-up envisage également de s'appuyer sur les technologies Microsoft pour de futurs projets, notamment la création d'une plate-forme open source de gestion des contenus et des droits d’auteurs sur Internet qui répondrait aux objectifs de la directive européenne récemment passée sur le sujet.
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