Randstad veut s'autoubériser pour conquérir les PME

Pour conquérir de nouveaux clients parmi les TPE et les PME, Randstad parie sur une nouvelle plateforme numérique qui intègre les innovations capitalisées depuis plusieurs années.

Ce faisant, l'entreprise de services en ressources humaines prétend ne pas concurrencer son activité traditionnelle mais utiliser le numérique pour conquérir de nouveaux marchés.

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Randstad veut s'autoubériser pour conquérir les PME

"Autant s'ubériser soi-même", explique François Beharel, le président de Randstad France lors du lancement de Randsatd Direçt, une offre à destination du million de TPE et de PME que l'entreprise de travail temporaire peine à atteindre. Les commerciaux dans les agences n'ont pas, en effet, le temps de leur rendre visite, de les rencontrer.

En revanche, le marché est mûr pour le numérique, estime-t-on chez Randsad, qui revendique que 60 % des intérimaires signent leur contrat avec leur smartphone, aussi bien les ouvriers que les employés. De même, la moitié demandent aujourd'hui d'obtenir un bulletin de salaire électronique. C'est dire que la plateforme mise en ligne aujourd'hui s'appuie sur un travail continu depuis les années 10 de création de nouveaux services numériques (relève d'heure en ligne, dématérialisation du bulletin de paie...)

Alors si uberisation il y a, elle ne sera pas synonyme d'offres au rabais ou de concurrence du modèle traditionnel venu du monde numérique. Au contraire l'entreprise parie sur la complémentarité des deux réseaux (le physique et le digital).

Les standards du e-commerce

D'après la démonstration qui a été faite à la presse, l'inscription et la recherche en ligne à été conçue de façon à être la plus simple possible. "Ce sont les standards du e-commerce qui nous ont inspiré", explique le président. Ainsi, l'inscription est facilitée une fois le numéro Siret saisi.

Là où Randstad entend affirmer sa différence, c'est sur la qualité des candidats proposés. Leurs compétences ont été vérifiées par les consultants maison. Randstad affirme avoir répertorié 11 000 compétences s'appuyant sur les standards observés au fil des missions réalisées. De même, Randstad affirme avoir 160 000 CV de candidats disponibles.

DES PROFILS TRIÉS CLASSÉS

Une fois que l'entreprise aura indiqué le métier, la localisation et le salaire proposé, l'entreprise à la recherche d'un intérimaire pourra indiquer aussi si certaines compétences sont critiques ou accessoires. On lui propose alors une liste de candidats dont elle peut télécharger le CV à un format standardisé. Pour chacun d'entre eux, un pourcentage représentant le degré de coïncidences entre les compétences recherchées et celles possédées par le candidat est indiqué. L'entreprise sait aussi si le candidat à déjà travaillé pour Randstad, le nombre d'heures et de mission, les certificats obtenus...

Sur la plateforme, les TPE et les PME pourront aussi recruter des candidats en CDI en proposant au futur employeur de classer les profils proposés. Ceux-ci sont alors contactés l'un après l'autre pour respecter ce classement. Le futur intérimaire est prévenu sur son smartphone et peut répondre simplement s'il est ou non intéressé, sinon l'offre est soumise au suivant de la liste.

Simplification et transparence

Un autre code venu du numérique à été adopté par l'entreprise de travail temporaire pour cette nouvelle offre : la simplification et la transparence des coûts. Pour cela, un travail a été effectué pour distinguer le coût salarial du coût du service d'intérim. Trois offres sont proposées qui dépendent de la durée de la mission d'intérim.

Les agences Randstad conservent la mission de sélection et de qualification des candidats. Elles continueront aussi à faire la relation client avec les grands groupes, mais aussi avec les PME qui se sont connectées à la plateforme.

Pour les inciter à venir, Randstad parie sur une campagne de marketing digital classique à base de search, de référencement gratuit et payant mais aussi de marketing direct (newsletter) et mobilisation des réseaux sociaux (Facebook, Twitter ou LinkedIn). Ana Maria Olcina, la directrice du marketing indique : "on va tester et voir au fur et à mesure en fonction des résultats". Comme une start-up, le groupe mondial revendique un mode de type test and learn pour le lancement de cette nouvelle plateforme.

Un nouveau standard de marché

La mise au point a demandé trois ans de travail. Le montant de l'investissement n'a pas été rendu public. "Nous ne savions pas où en serait le marché aujourd'hui quand nous sommes partis, explique François Béharel, mais nous nous doutions bien que les usages numériques progresseraient". Avec cette plateforme, il entend définir le nouveau standard du marché de l'intérim en direction des PME. Toutefois, Randsatd n'a pas indiqué quels étaient ses objectifs de parts de marché, affirmant qu'elle n'en avait pas !

Car pour les grands groupes, qui représentent la moitié de l'activité, il n'est pas question de change de modèle. La présence des services achats dans les négociations oblige à faire dur sur-mesure.

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