Retour au néant pour la start-up de divertissement en réalité virtuelle The Void

Game over pour The Void, start-up pionnière de "l'hyper réalité", ces micro-attractions mélangeant réalité virtuelle et accessoires physiques. Déjà fragilisée financièrement par des coûts d'exploitation élevés, l'entreprise n'aura pas résisté aux confinements à répétition liés à la crise sanitaire. Elle a cédé ses biens à l'un de ses créanciers, qui n'a pas encore décidé de ce qu'il en fera.

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Retour au néant pour la start-up de divertissement en réalité virtuelle The Void

La crise sanitaire liée au Covid-19 a des conséquences majeures sur les commerces. Le secteur du divertissement hors du domicile n'est pas épargné, et les conséquences sont particulièrement lourdes pour les centres de réalité virtuelle. Dernier acteur en date à en faire les frais : The Void. Dans une enquête daté du 16 novembre, le média Protocol fait état de graves difficultés financières pour l'entreprise, dont le futur serait désormais très incertain.

Incapable de rembourser l'un de ses emprunts, la start-up a été contrainte de céder ses biens, y compris ses brevets et sa propriété intellectuelle. Ces problèmes financiers ont également causé la rupture de son contrat avec le groupe Disney, ce qui la prive de plusieurs de ses expériences les plus populaires. Jim Bennett, le nouveau propriétaire de l'entreprise, a déclaré à Protocol qu'il compte soit revendre la propriété intellectuelle, soit redémarrer l'exploitation une fois que la pandémie sera maîtrisée. C'est quoi qu'il en soit la fin de The Void telle qu'elle existait jusqu'ici.

Un pionnier des attractions premium en réalité virtuelle
Cette start-up américaine créée en 2015 et basée dans l'Utah s'est rapidement imposée comme un étalon pour cette jeune industrie en mariant réalité virtuelle et accessoires physiques (portes, fusils, leviers, accessoires...). Un concept "d'hyper réalité" renforcé par des partenariats autour de licences prestigieuses avec Sony Pictures (Ghostbusters, Jumanji) et le groupe Disney (Star Wars, Marvel's Avengers, Wreck-It-Ralph).

Mais sa décision d'exploiter lui-même ses centres de divertissement couplée à des coûts d'installation et des loyers souvent très élevés dans des centres commerciaux de premier plan impliquaient une grande fragilité financière, malgré des tickets vendus plus de 30 dollars par personne.

C'est le business model typique de la Silicon Valley : tout miser sur la croissance les premières années et se focaliser sur les revenus une fois le marché conquis. Cela aurait pu fonctionner. A l'été 2019, The Void exploitait une quinzaine d'établissements et prévoyait d'en ouvrir 25 autres à travers le monde, dont un premier en France. En fin d'année, il sortait deux de ses expériences les plus abouties, Jumanji: Reverse the Curse et Avengers: Damage Control.

Un secteur durement touché, malgré la résilience des acteurs français
La pandémie a mis un coup d'arrêt brutal à ces projets en nécessitant la fermeture des établissements, mais les finances de The Void était déjà dans le rouge en 2019. La jeune pousse cherchait alors à lever des fonds pour notamment payer plusieurs millions de dollars d'équipement qu'elle devait à l'un de ses fournisseurs, mais n'est pas parvenue à ses fins. C'est durant cette période, en août 2019, qu'elle s'est endettée auprès de Jim Bennett. Elle a également connu un changement d'équipe dirigeante, avec le départ entre autres de James Jensen (qui a depuis fondé une autre start-up VR, Jump).

The Void n'est pas la seule entreprise du secteur à connaître des difficultés. Sandbox VR, une autre start-up abreuvée de dollars hollywoodiens, s'est aussi rapidement effondrée lors du premier confinement. En France, même si le secteur souffre, l'approche plus rationnelle qui prédomine avec des exploitations moins coûteuses et des impératifs de rentabilité fait que le premier confinement s'est fait sans trop de casse. Cependant le reconfinement et la perspective d'une crise qui pourrait se poursuivre encore de longs mois vont être très difficiles à surmonter.

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