RGPD : Camaïeu renonce à vendre son fichier client aux enchères
L’enseigne d’habillement féminin ne mettra finalement pas son fichier client aux enchères, en raison des “contraintes liées au respect de la législation RGPD” et alors que la Cnil se tenait prête à intervenir.
Plus de deux mois après la fermeture de ses derniers magasins, l’enseigne Camaïeu pourrait bien connaître une seconde vie avec la vente aux enchères de lots de vêtements, de mannequins d’exposition et la cession de ses marques et noms de domaine, prévue mercredi 7 décembre, près de Lille.
Mais les racheteurs potentiels devront finalement se passer de son fichier client, qui était initialement inclus dans cette vente aux enchères dont la mise à prix débutera à 500000 euros. 3,8 millions de clients y étaient répertoriés.
"Compte tenu des contraintes liées au respect de la législation RGPD, en accord avec les organes de la procédure judiciaire, nous avons été contraints de renoncer à la mise aux enchères de ce lot", a indiqué Patrick Deguines, le commissaire-priseur qui supervisera l’opération, au journal Le Monde.
La Cnil veille au grain
L’annonce a été faite alors que la Cnil comptait se pencher sur la mise en enchère de ces précieuses informations, selon les informations de Marc Rees, journaliste chez l’Informé.
L’autorité a d’ailleurs publié un rappel des règles encadrant la vente des fichiers clients au même moment, lundi, sans pour autant pointer nommément du doigt Camaïeu. "La vente d’un fichier client n’est pas interdite par le RGPD, mais doit se faire dans le respect de certaines obligations précises", a souligné le gendarme de la vie privée
La Cnil rappelle ainsi les obligations du vendeur dans le cadre d’une telle transaction. Le fichier client en question ne peut contenir que les données de clients actifs depuis moins de 3 ans et qui ne se sont pas opposés à toute prospection commerciale.
Du côté de l’acquéreur, il est tenu d’informer les personnes concernées du rachat de leurs informations sous un mois, et doit être en mesure de prouver que les individus figurant dans le fichier ont bel et bien donné leur consentement pour des opérations de prospection — sans quoi il lui appartiendra de recueillir ce consentement avant toute chose.
Une décision “regrettable”
Si le montant de la mise à prix, 500 000 euros, n’a pas pour autant évolué, l’absence du fichier client dans les lots pourrait bien rendre les enchères moins attrayantes pour les potentiels acquéreurs. "Seuls 20 % des enchérisseurs" étaient intéressés par cette base de données, nuance le commissaire-priseur, auprès du Monde, qui juge néanmoins ce retrait "regrettable".
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