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La bataille qui fait rage entre le FBI et Apple décidera du sort de nos données.
De la garantie de leur sécurité et leur confidentialité, ou de l'avènement d'un nouveau paradigme.
Mais Apple n'est pas seul dans son combat. Microsoft, Intel, AT&T, Amazon, Facebook, Google...
Des dizaines d'entreprises sont rejoint la firme à la pomme, épaulées par de nombreux chercheurs, des associations de défense des droits de citoyens, un ancien directeur de la NSA, et même un rapporteur spécial des Nations Unies.
Julien Bergounhoux
Le procès qui oppose Apple au FBI va impacter de manière déterminante le futur de la protection des données personnelles. L'agence fédérale entend forcer Apple à modifier son système d'exploitation iOS afin de lui donner accès à un iPhone que des agents des forces de l'ordre américaines ont, selon toute vraisemblance, volontairement verrouillé. Une crise stratégique, touchant une affaire de terrorisme, qui a été soigneusement provoquée pour forcer la main du constructeur californien.
Mais accéder à cet appareil n'est qu'un moyen pour le FBI d'obtenir un précédent jurique qui permettrait de forcer Apple et tous les autres, qu'ils soient fabricants d'équipements ou éditeurs de logiciels, à inclure des portes dérobées (backdoors) dans tous leurs produits. Des accès qui seront inévitablement utilisés par d'autres gouvernements que celui des Etats-Unis, mais aussi par des groupes criminels, compromettant de façon dramatique la sécurité des données (des individus ou des entreprises).
soutien de toute l'industrie numérique
Apple n'est pas le seul à reconnaître le danger que pose cette demande. L'entreprise a reçu de nombreux témoignages publics de soutien très tôt dans l'affaire, et ceux-ci se traduisent désormais par une implication formelle auprès de la cour de justice. Ce 4 mars, un groupe constitué de 15 entreprises a déposé un "amicus curiae", un témoignage en temps qu'ami de la cour de la part d'un acteur non concerné par une affaire. Et pas n'importe quelles entreprises : Amazon, Box, Cisco, Dropbox, Evernote, Facebook, Google, Microsoft, Mozilla, Nest, Pinterest, Slack, Snapchat, WhatsApp et Yahoo. Deux autres géants, Intel et AT&T, ont apporté leur soutien séparemment.
Tous sont des acteurs technologiques majeurs, à la portée mondiale. Beaucoup sont des concurrents directs d'Apple. AT&T, en tant qu'opérateur télécom historique, est même tenu de collaborer avec le gouvernement à un tout autre niveau, celui du réseau. Mais tous reconnaissent la menace qui pèse en cette heure sur la sécurité informatique. Ils se joignent au soutien d'un autre groupe d'entreprises de la Silicon Valley, qui regroupe Airbnb, Atlassian, Automattic, CloudFlare, eBay, GitHub, Kickstarter, LinkedIn, Mapbox, Medium, Meetup, Reddit, Square, Squarespace, Twilio, Twitter et Wickr.
experts en droit, cryptographes, associations et même l'ONU
Ces entreprises clâment toutes l'évidence : elles ne sont pas en faveur du terrorisme, et apportent régulièrement leur aide aux forces de l'ordre. Microsoft n'a ainsi mis que 45 minutes à transmettre les données du compte email de l'un des tueurs de Charlie Hebdo l'année dernière. Mais cette aide doit se faire dans un cadre bien défini, et qui ne remet pas en cause la sécurité intrinsèque des données. Surtout à l'heure où les vols de données à des fins criminelles connaissent une croissance sans précédent.
Malgré ce déluge de soutien, certains pourraient encore soupçonner une posture cynique et motivée par l'appât du gain de la part de ces entreprises. Ce serait sans compter sur les autres soutiens d'Apple : les grandes associations de protection des droits des citoyens américaines (l'American Civil Liberties Union, l'Electronic Frontier Foundation), un groupe de 32 professeurs de droit, et 46 chercheurs et spécialistes en cryptographie. Plus inattendu, le tribunal a aussi reçu un courrier de David Kaye, le Rapporteur Spécial des Nations Unies pour la protection et la promotion de la liberté d’expression et d’expression, témoignant de son soutien à Apple.
Les ex-directeurs de la NSA et du DHS
Hors de la cour, Apple a aussi reçu des appuis inattendus. Le premier est venu de Michael Chertoff et Mike McConnell, respectivement ancien chef du département de la Sécurité intérieure des USA et ancien directeur de la NSA sous George W. Bush. Ils sont intervenus à la conférence RSA lors d'un panel intitulé "Beyond Encryption: Why We Can't Come Together on Security and Privacy — and the Catastrophes That Await If We Don't". Le second a été exprimé le 3 mars par Salihin Kondoker, mari de l'une des victimes (blessée mais ayant survécue) de l'attentat de San Bernardino. Malgré son désir de voir toute la lumière être faite sur l'affaire, il a affirmé être effrayé par la manœuvre du FBI...
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