Semi-conducteurs : l'Allemagne réfléchit à limiter l'exportation de produits chimiques vers la Chine
Berlin assure ne pas agir sous la pression de Washington, qui souhaite empêcher que la Chine puisse acheter ou produire les puces les plus avancées.
C’est un obstacle de plus qui se dessine pour la Chine. Selon l’agence Bloomberg, l’Allemagne réfléchit à y limiter ses exportations de certains produits chimiques nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs. Une telle mesure compliquerait encore davantage les ambitions chinoises, déjà mises à mal par les sanctions imposées l’an passé par les Etats-Unis.
Aucune décision n’a encore été arrêtée, précise Bloomberg. Les négociations se poursuivent au sein de la coalition gouvernementale, rassemblée derrière le chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Berlin discute également avec les autres capitales européennes. Et avec Washington, tout en assurant ne pas agir sous la pression de l’administration Biden.
Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis cherchent à mobiliser leurs alliés dans leur offensive contre la Chine, pour restreindre son accès aux puces les plus avancées et l’empêcher de développer son industrie de semi-conducteurs. En octobre 2022, le gouvernement américain ont ainsi mis en place des restrictions d’exportation, s’appliquant à la fois aux produits finaux qu’aux équipements de production.
Les chimistes chinois ne sont pas prêts
Depuis, le Japon et les Pays-Bas, patrie respectivement des grandes équipementiers Tokyo Electric et ASML, ont accepté de s’aligner en partie sur ces mesures. L’Allemagne n’exporte pas de puces avancées vers la Chine, ni de machines permettant de les graver. Ses entreprises exportent en revanche des produits chimiques et des gaz spéciaux utilisés tout au long du processus industriel.
Sur son site Internet, le chimiste Merck assure fournir que ses produits et services sont utilisés dans la fabrication de “quasiment toutes les puces au monde”. L’an passé, il avait annoncé la construction d’une nouvelle usine en Chine, destinée à l'industrie des semi-conducteurs. Son rival BASF revendique une place de "leader de marché” en Asie pour les produits chimiques pour semi-conducteurs.
Les fabricants chinois de composants se fournissent aussi auprès des chimistes japonais. Ils redoutent cependant que Tokyo mette également en place des restrictions d’exportation dans ce domaine, alors que les chimistes chinois ne maîtrisent pas encore les produits nécessaires à la production des puces avancées.
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