Seules 7,9 millions de personnes ont activé leur compte Mon espace santé, d’après l’ANS
Seuls 7,9 millions des 65,7 millions détenteurs d'un compte Mon espace santé ont activé leur carnet de santé numérique, rapporte l’Agence du numérique en santé pour le premier anniversaire du dispositif. Les pouvoirs publics comptent intensifier leurs efforts ces prochains mois pour faire connaître aux patients cet outil déjà très utilisé par les médecins.
Louis de Briant
Plébiscité par les praticiens, mais encore peu connu des patients. Mon espace santé fête son premier anniversaire en ce mois de février. "Le carnet de santé numérique des Français", comme le définit l’Agence du numérique en santé sur son site, permet aux professionnels de santé d’accéder au dossier médical de leur patient (ordonnances, comptes rendus d’hospitalisation, de biologie…) et d’échanger entre eux au moyen d’une messagerie sécurisée.
Un compte Mon espace santé a été créé automatiquement au 1er janvier 2022 pour toutes les personnes couvertes par l’Assurance maladie, sauf celles s’y étant opposées. Un an plus tard, l’ANS nous apprend que 65,7 millions d’assurés disposent désormais d’un profil, soit "la très grande majorité des Français". En revanche, seuls 7,9 millions d’usagers ont activé le service, soit 11,5% seulement.
Cela n’empêche pas les professionnels de santé d’y déposer des documents - déjà au nombre de 42,5 millions sur la plateforme - mais montre la méconnaissance du dispositif, auquel les patients peuvent pourtant contribuer. "Si jamais [ma fille] va aux urgences, et que moi, je ne suis pas là, je ne peux pas alerter et dire attention, elle a une allergie, elle est suivie pour ça. Ça permet au professionnel de santé de voir que c’est une enfant qui a un terrain allergique", illustre Jérôme Silvestre auprès de France 3 Nouvelle-Aquitaine, membre d’une association de patients et ambassadeur de Mon espace santé.
Populariser et démocratiser Mon espace santé, l’objectif de ces prochains mois
Une situation à laquelle les promoteurs de la plateforme souhaitent remédier cette année. "L’objectif des prochains mois est d’amorcer le passage à l’échelle des usages sur le territoire, en faisant de Mon espace santé l’outil de référence dans les parcours de santé", écrit l’ANS sur son site. A l’occasion de son premier anniversaire, l’Assurance maladie, la Délégation ministérielle au numérique en santé et l’Agence du numérique en santé se sont réunies le 13 février dernier pour réfléchir autour de six thématiques : "les usages d’invisibilité, le rôle des aidants, les usages administratifs, les parcours complexes nécessitant plusieurs venues, les parcours d’urgence, l’évolution du guide de déploiement Mon espace santé".
"L'objectif est de passer de 10 millions de documents échangés annuellement en 2021 en France à 250 millions par an d'ici à fin 2023", déclarait il y a un an Laura Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé. Et de passer par des outils souverains plutôt que par WhatsApp ou Messenger, à la sécurité parfois douteuse. 1,7 million de messages ont été envoyés par les professionnels aux usagers depuis un an via Mon espace santé.
Les données du dossier médical partagé sont hébergées par Santeos, filiale de l'entreprise française Wordline. Toutes les autres données sont regroupées chez Atos. Tous deux sont reconnus comme hébergeurs de données de santé (HDS). En novembre dernier, Mon espace santé s’était également enrichi d’un catalogue d’applications, parmi lesquelles le Compte Ameli, l’annuaire Santé.fr ou encore la plateforme Mes médicaments chez moi, qui permet d’organiser la livraison de médicaments à domicile.
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