[SIdO 2017] Euveka veut faire passer l'industrie textile du mannequin de bois au robot (mais en douceur)
La start-up lyonnaise Euveka développe un mannequin connecté destiné aux professionnels du textile et de la mode, pour remplacer le bon vieux mannequin en bois. Une innovation présentée les 5 et 6 avril au SIdO, le Showroom de l'Internet des Objets.
Sylvain Arnulf
Les petites mains de la mode seront-elles bientôt remplacées par des robots ? Non, mais leur outils de travail vont s'adapter aux nouvelles technologies. La start-up lyonnaise Euveka va introduire une innovation majeure dans ce secteur : un mannequin bardé de capteurs, évolutif, et capable de prendre lui-même les mesures.
numériser la mesure
Un outil pour permettre à l'industrie du textile et de l'habillement de faire sa révolution data. "Cet objet, une sorte de corps robotisé, va permettre de moderniser la façon de produire", explique Audrey-Laure Bergenthal, juriste de formation qui a eu l'idée d'Euveka il y a dix ans. "Relié aux outils de CAO (Conception assistée par ordinateur) et de 3D, il va permettre de capter des données morphologiques du client et du vêtement pour prendre le virage de la personnalisation industrielle". Le mannequin connecté est capable de mesurer automatiquement le vêtement, la pression, la température, l'impact d'un choc sur le corps. Des fonctionnalités très demandées par l'armée, notamment, mais aussi pour des applications médicales et sportives.
Une production plus ciblée
L'idée, au-delà de ce mannequin 2.0, est d'introduire des innovations pour capter de la donnée morphologique au service d'une production plus ciblée. "On va passer d'un modèle d'hyperproduction, où n'importe quel client qui vient en boutique va ressortir avec un vêtement (mais qui génère un important stock d'invendus) à un modèle de targeting qui permettrait de produire moins". Pas du sur-mesure pour chacun, mais des tailles prenant mieux en compte la diversité anatomique.
la taille, ça compte
Euveka réfléchit pour 2018 à la mise au point d'un système de prise de mesure par extraction sur vidéo ou photo. Car les consommateurs sont peu enclins à partager volontairement leurs mesures avec l'industrie.
La start-up, après six ans de R&D, va commercialiser ses premiers mannequins robotisés cette année. Des industriels du très grand luxe, de la haute couture et du prêt à porter jusqu'à la grande distribution (Etam), sont intéressés, aussi bien pour la lingerie que pour les vêtements. Les fabricants de lunettes aimeraient aussi un modèle adapté à leurs besoins.
Euveka a procédé fin 2016 à une première levée de fonds d'1,1 million d'euros pour financer son développement. Elle présentera au SIdO un prototype de son mannequin connecté.
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