Silicon Valley Bank, la banque des start-up américaines, ferme ses portes

L'établissement bancaire a été fermé par les régulateurs bancaires, faute d'avoir pu honorer toutes les demandes de retrait de fonds. Ses clients, dont de nombreuses start-up américaines, pourraient perdre une partie de leurs dépôts.

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Silicon Valley Bank, la banque des start-up américaines, ferme ses portes

Mise à jour à 18h15 : Vendredi 10 mars, les régulateurs bancaires californiens ont annoncé la fermeture de Silicon Valley Bank, la banque de la moitié des start-up américaines. Une nouvelle entité juridique va être créée. Ses actifs seront ensuite liquidés pour tenter de rembourser ses clients, qui pourraient perdre une partie de leurs dépôts. La banque n'a pas pu faire face aux nombreuses demandes de retraits de fonds survenues suite à des craintes sur sa santé financière.

Article d'origine : Ce n’est pas encore un vent de panique. Mais les inquiétudes grandissent au sein des start-up et des fonds de capital-risque de la Silicon Valley. La raison ? Les grandes difficultés rencontrées par Silicon Valley Bank, une véritable institution dans la région, qui peine depuis plusieurs jours à rassurer sur sa santé financière.

Fondée en 1983 et basée à Santa Clara, au plein cœur de la Silicon Valley, la banque entretient des liens très étroits avec l'écosystème technologique. En combinant activité bancaire et services pour les fondateurs, elle séduit près de la moitié des start-up américaines, qui y conservent les millions de dollars qu’elles ont levés auprès d’investisseurs.

Les difficultés de SVB ont éclaté au grand jour mercredi 8 mars. Pour faire face une importante perte sur son portefeuille de bons du Trésor américain, la banque annonce une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars. Malgré les discours rassurants de ses dirigeants, cette mesure suscite un spectaculaire plongeon boursier. Jeudi, l’action de SVB a chuté de 60%. Elle devrait abandonner 40% supplémentaires à l’ouverture de Wall Street.

Chute des levées de fonds

Comme d’autres, l’établissement est plombé par la forte hausse des taux d’intérêts, provoquée par le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine pour lutter contre l'envolée de l’inflation. Ses déboires ont été accentués par la chute des levées de fonds pour les start-up. D’un côté, ses clients utilisent davantage les liquidités placées chez SVB pour financer leurs activités. De l’autre, les dépôts de nouveaux fonds sont moins importants.

Malgré des coupes sévères dans les dépenses, se traduisant notamment par de vastes plans sociaux, “la consommation de trésorerie de nos clients reste deux fois plus élevée qu’avant 2021”, reconnaît la banque. Conséquence, les sommes déposées sur les comptes de ses clients ont reculé de 12% l’an passé. Et elles devraient encore baisser au premier trimestre.

Vers un vent de panique ?

Cette situation suscite désormais des craintes sur la liquidité de SVB. Ces dernières heures, plusieurs grands fonds de capital-risque ont recommandé aux start-up dans lesquelles ils ont investi de retirer leur argent - ou de ne conserver que 250.000 dollars, la limite légale de garantie des dépôts par les autorités bancaires. Ils redoutent une suspension, même temporaire, des retraits qui pourrait empêcher les start-up de payer leurs factures.

Reste désormais à savoir si ces avertissements vont déclencher un vent de panique auprès des clients de SVB, les poussant à récupérer le plus rapidement possible leur argent. Une telle ruée bancaire pourrait précipiter la chute de la banque, qui ne disposerait pas de suffisamment de fonds propres pour y faire face. “Nous avons assez de liquidités, à une exception près: si tout le monde se dit que SVB est dans la tourmente”, reconnaît son patron Greg Becker.

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