[Silicon Valley Safari] Episode 4 : "Cultiver l'innovation comme un jardin"
Incubateurs, start-up, géants de la tech… Pendant une semaine, une vingtaine de chefs d'entreprise et de cadres dirigeants français se frottent à l'écosystème de la Silicon Valley. L'Usine Digitale les accompagne tout au long de cette learning expedition et tient un carnet de voyage 2.0. Découvrez aujourd'hui le quatrième épisode.
Ils viennent du monde associatif, des collectivités territoriales, des industries de l'énergie, de l'assurance ou encore de l'aéronautique… Une vingtaine de cadres dirigeants et de chefs d'entreprises français participent à une semaine d'immersion dans la Silicon Valley, dans le cadre du programme AMP (Advanced Management Programme) de l'EDHEC. Jour après jour, L'Usine Digitale les suit dans ce safari 2.0, organisé en partenariat avec la chambre du commerce franco-américaine de San Francisco. Voici les moments clefs de cette quatrième journée.
Le buzz
"Le sujet prépondérant dans la région, c'est l'intelligence artificielle", raconte Georges Nahon, CEO d'Orange Silicon Valley, qui dresse un panorama des dernières tendances technologiques. En 2016, 5 milliards de dollars ont été investis dans 568 sociétés spécialisées dans l'AI, précise-t-il. Conséquence de cette fièvre liée à l'intelligence artificielle : les laboratoires universitaires sont vidés de leurs talents, tous chassés par les géants de la tech.Agenda – jour 4
- Présentation de l'entrepreneuriat dans la Silicon Valley par l'avocat Richard Zolezzi.
- Orange Silicon Valley
- Plug and Play
- Rencontre avec Blaise Bertrand, en charge de la créativité chez Facebook
- Visite de Delancey Street
Le pivot
Il n'y a pas que les start-up qui pivotent dans la Silicon Valley. Orange Fab, l'accélérateur de start-up de l'opérateur français, a récemment changé son business model. La structure ne propose plus de programmes d'accélération. "On a arrêté parce que les start-up ne veulent plus faire partie de ces programmes, notamment les start-up matures. Elles n'ont pas le temps. Désormais, on fonctionne plus comme une agence de talents. On cherche des start-up à fort potentiel et nous les mettons en relation avec les managers d'Orange", raconte Julie Leclercq, en charge du business development chez Orange Silicon Valley.
Le chiffre
425. C'est le nombre de start-up actuellement incubées et accélérées chez Plug and Play, l'un des plus importants accélérateurs de la Silicon Valley. Fondée en 2009, la structure a pris de l'ampleur il y a environ 18 mois, notamment grâce aux nombreux partenariats qu'elle noue avec les grands groupes industriels. Plug and Play dispose désormais de 22 bureaux dans 11 pays à travers le monde. Depuis sa création, elle a réalisé 500 investissements, dont 120 sur la seule année 2016. Basé à Sunnyvale, le siège historique de Plug and Play (situé dans les anciens locaux de Philips) tranche avec les autres accélérateurs de la région. Ici pas de décoration soignée au style industriel, comme chez Hax ou 500 Startups, mais des open spaces immenses, recouverts de moquette et des centaines de bureaux juxtaposés, sous la lumière des néons. Une sorte d'usine à start-up en somme.
Le conseil
Pour favoriser l'essor de l'innovation en entreprise, il faut créer un espace et laisser du temps et de l'autonomie aux équipes, explique Blaise Betrand, Head of Creative Design, chez Facebook. "Cet espace c'est un jardin qu'il faut laisser fleurir", poursuit-il. Le spécialiste du design thinking n'hésite pas à mener des projets en mode "sous-marins" pour faire remonter des innovations, avant de les inscrire dans des process plus établis. Le rôle du manager dans une telle organisation ? Donner une vision aux équipes pour les motiver et leur donner envie de travailler ensemble par l'optimisme.
Le coup de cœur
La 4e journée s'achève par une visite de la Delancey Street Foundation, un centre de réinsertion pour les anciens criminels et toxicomanes, fondé par Mimi Selbert. Le centre, bâti par les membres du programme eux-mêmes, comprend des logements, mais aussi un restaurant, un café-librairie, un garage, un atelier pour retaper des meubles, une boutique de cadres et une entreprise de déménagement. Toutes ces activités, menées par les anciens prisonniers, permettent à la fondation d'être auto-suffisante. Pour intégrer la structure, ces derniers doivent se soumettre à un processus de recrutement très strict. Une fois sélectionnés, ils suivent le programme pour une durée minimum de deux ans. Sur place, la règle dominante est "each one, teach one". Un principe qui rappelle étrangement le mode de fonctionnement de l'Ecole 42. Le témoignage, la sincérité et la fierté des membres de la Delancey Street Foundation n'ont laissé personne indifférent. Après avoir découvert la frénésie des start-up de la Silicon Valley, tous les participants de l'AMP sont unanimes : "Cela remet les pieds sur terre".
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