L’appartement-observatoire ultra-connecté HUman at home projecT (HUT) prêt à démarrer à Montpellier

60 spécialistes des capteurs, des données, du langage,  économistes, juristes, psychologues et architectes vont étudier durant trois ans les données collectées par les multiples capteurs de l’appartement connecté HUT, imaginé par les universités de Montpellier, le Cnrs et sept entreprises partenaires. Une plateforme de tests a été inaugurée fin juin, mais le vrai démarrage aura lieu à la rentrée 2018 dans un T4 occupé par deux étudiants volontaires, qui seront sélectionnés à la mi-juillet.

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L’appartement-observatoire ultra-connecté HUman at home projecT (HUT) prêt à démarrer à Montpellier

Cela fait près de trois ans qu’a germé l’idée de l’appartement-observatoire HUman at home projecT (HUT), lancée par le Pr Alain Foucaran, directeur de l’Institut d’électronique et des systèmes (IES) de l’université de Montpellier et l'unité Dynamiques du droit du Cnrs/Université de Montpellier. Son originalité ? associer sur l’étude de l’appartement de demain 12 laboratoires de recherche pluridisciplinaires et 7 entreprises (Oceasoft, Sens Digital, EDF, Deliled, Weda, Synox et Nexity). "L’ambition est de réfléchir aux conditions de notre bien-être dans le logement de demain, par une approche associant sciences dures et sciences humaines", synthétise Malo Depincé, chercheur coordonnateur (Faculté de droit de Montpellier).


12 labos pour l'appartement connecté HUT

Les 12 laboratoires relèvent des universités de Montpellier, du CNRS ou de l’IMT Mines Alès. Outre l’IES et Dynamiques du Droit, on compte Praxiling (sciences du langage), Montpellier Recherche en Économie, Montpellier Research in Management, Epsylon (prévention santé), Laboratoire Innovation Formes Architectures Milieux (LIFAM), EuroMov, Dynamique musculaire et métabolisme (DMeM), le Laboratoire de Génie informatique et d'ingénierie de production (LGIIP), le Laboratoire d'Informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (LIRMM) et Espace-Dev. Au programme : l’appartement "intelligent" rend-il son habitant plus intelligent ? Quel langage pour communiquer avec les objets connectés ? Comment bougerons-nous dans l’appartement du futur ? Quelle place pour la smart home dans la smart city ? Quels systèmes pour gérer les data lakes ?


Une plateforme de tests à la Maison des Sciences de l’Homme

Une première étape du projet HUT a été bouclée fin juin avec l’inauguration d’une "plateforme technico-scientifique" hébergée à la Maison des Sciences de l’Homme Sud. "J’ai dit tout de suite banco à ce projet où les sciences humaines et sociales ont été impliquées dès le départ, assure le directeur de la MSH Frédéric Rousseau. Faut-il laisser faire tout ce que la science propose ? Qui peut définir le ‘souhaitable’ humainement ? Les cadres et régulations doivent être pensés en même temps que les objets. Il ne faut pas lâcher, le réveil peut être douloureux pour nos sociétés..."

Dans la plateforme sont testés l’acceptabilité et les usages initiaux des objets et systèmes qui rejoindront - ou pas - l’expérience au long cours de l’appartement-observatoire. 7 "workpackage" formalisés en 2018 devraient être mis en place dans l’appartement, comme le vélo 2.0, une expérimentation sur le travail musculaire excentrique de Mines Alès et des labos DMeM et Epsylon.


Une "coloc’" à la rentrée pour deux coHUTeurs sous "surveillance"

Théâtre de l’expérience au long cours, l’appartement-observatoire occupe le premier étage d’une résidence neuve de Nexity à Montpellier. "Nous avons signé un bail avec l’université pour un type 4 avec terrasse en colocation", précise le dirigeant de Nexity. Truffé d’une cinquantaine de capteurs de température, de pression au sol, de mouvements, de reconnaissance faciale, il sera occupé à partir de la rentrée.

Parmi les observations prévues : l'analyse du mouvement, les habitudes alimentaires grâce à des réfrigérateurs dotés d'étiquettes RFID, l'hygrométrie, la charge électrostatique du sol, la puissance sonore environnementale, la consommation d'énergie... "Pour nous qui fournissons des capteurs de température pour surveiller la chaîne du froid des boîtes de médicaments, ce sera intéressant d’observer le respect de la chaîne du froid à domicile", relève le président d’Oceasoft Laurent Rousseau. Toutes les données seront hébergées sur un serveur central sécurisé.

Reste à trouver les deux étudiants "Co-HUTeurs"... Selon la chargée du projet HUT Gwenaëlle Kaiser, le casting du premier duo a été lancé il y a quelques jours par un appel aux étudiants en Licence 2-3, Master 1-2 ou en Doctorat des universités, notamment publié sur Facebook. Message : "Gagne une colocation gratuite pour 1 an. Tu es attiré et/ou curieux par les nouvelles technologies, les objets connectés et la place qu’ils occupent dans nos vies et habitudes...Le Projet HUT te propose de vivre une expérience inédite." La sélection aura lieu mi-juillet 2018. "Nous cherchons un binôme homme/femme et des appétences différentes par rapport aux technologies, indique Gwenaëlle Kaiser. Deux autres ‘saisons’ sont prévues avec d’autres colocataires. Nous pourrons tester de nouveaux capteurs durant HUT 2 et 3."


Un projet de 4 millions sur trois ans

Si le CNRS a financé la phase d'études dessinant les contours et chiffrant la réalisation, le coût de HUT atteint 4 millions d’euros (y compris la valorisation du temps des chercheurs) dont 150 000 euros pour l’équipement. La métropole de Montpellier (métropole French Tech) contribue pour 700 000 euros au projet HUT, qu’elle inscrit dans le cadre des travaux sur la "Cité intelligente".

Présentation l'appartement HUT en vidéo

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