SpaceX sur Mars : The show Musk go on
Moins d'un mois après l'explosion de l'un de ses lanceurs Falcon 9, Elon Musk a ressorti son arme favorite : le buzz.
En dévoilant son plan pour envoyer quelques hommes sur Mars dès 2024, puis des centaines de milliers dans les années qui suivront, il fait disparaitre ses problèmes sous une jolie couche de rêve.
Et on y croit.
Charles Foucault
Mis à jour
28 septembre 2016
Au cœur de l'été, après le premier accident mortel d'une Tesla, après que le constructeur automobile californien ait dû admettre avoir de nouveau manqué son objectif de production au deuxième trimestre 2016, son charismatique patron Elon Musk était venu rassurer ses actionnaires en partageant sa vision de l'avenir de la mobilité dans un billet de blog qui a fait le tour du monde en quelques heures.
Jeudi 1er septembre, à Cap Canaveral, une Fusée Falcon 9 de Space X (dont Elon Musk est aussi le PDG) explosait deux jours avant son lancement. A son bord : le premier satellite de Facebook. La société israélienne Spacecom, qui avait construit le satellite, attend depuis un chèque de 50 millions de dollars de SpaceX (ou un lancement gratuit) et ce n'est rien à côté de l'impact sur l'image de celui qui veut concurrencer Arianespace, numéro un mondial des lanceurs spatiaux. Alors que selon le directeur général d'un autre acteur, United Launch Alliance, SpaceX ne pourra rien lancer dans les 9 mois à venir, il était temps pour le super-héros de l'industrie de se mettre de nouveau en scène pour faire ce qu'il sait faire de mieux : envoyer du rêve.
Sur la scène de l'IAC (Congrès astronautique international), qui se déroule du 26 au 30 septembre à Guadalajara, au Mexique, Elon Musk a donc présenté son plan pour coloniser la planète Mars. Sa prestation de presque 2 heures était soutenue par ce petit film de présentation déjà visionné plus d'un million de fois en moins de 24 heures.
Dans son projet pour "faire de l'Homme une espèce multiplanétaire", le milliardaire imagine des tickets sans retour à 100 000 dollars. Sa nouvelle fusée BFR de 112 mètres (50 mètres de navette + 60 mètres de lanceur pour mettre la navette en orbite), soit plus de deux fois la taille d'Ariane 5, sera propulsée par un moteur flambant neuf, le Raptor, dont les tests ont été révélés la veille de cette intervention.
SpaceX propulsion just achieved first firing of the Raptor interplanetary transport engine pic.twitter.com/vRleyJvBkx
— Elon Musk (@elonmusk) 26 septembre 2016
"Pour moins cher que le prix d'une maison", cent humains partiraient donc pour un voyage "fun et excitant" de 80 à 150 jours (selon la période de l'année) à la conquête de la Planète rouge. Le premier départ (nettement plus cher) se ferait dès 2024 ! Et pour le PDG de SpaceX, il faudrait "entre 40 et 100 ans pour créer une civilisation autosuffisante sur Mars" d'un million de personnes.
Des annonces qui ont évidemment étaient largement applaudies par l'assistance… mais moins que la réponse d'Elon Musk quand on lui a demandé s'il comptait être du voyage : "Oui, je voudrais y aller. Et je vais m'assurer que si quelque chose se passe mal durant le vol et que je meure, un bon plan de succession soit mis en place. Je veux que l'entreprise puisse continuer sa mission et ne soit pas rachetée par des investisseurs qui voudraient seulement maximiser le profit qu'ils pourraient en faire sans aller sur Mars." Et là, en séchant votre larme, vous n'auriez pas vous aussi envie de le suivre à l'autre bout de la galaxie ?
L'intégralité des 2 heures de présentation d'Elon Musk à l'IAC, ce 27 septembre 2016 :
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