SpaceX veut déployer 30 000 satellites supplémentaires pour son projet de réseau Internet Starlink
L'Union internationale des télécommunications a reçu une demande d'autorisation de SpaceX qui souhaite déployer 30 000 satellites supplémentaires pour son projet de méga-constellation Starlink, un réseau internet ultra rapide. Des scientifiques tirent la sonnette d'alarme sur la multiplication de ces engins pouvant provoquer collisions et débris spatiaux.
Elon Musk voit les choses en grand. Ce ne sont plus 12 000 mais près de 42 000 satellites que SpaceX souhaite faire stationner en orbite basse dans le cadre de son projet "Starlink". La Commission fédérale des communications américaine (FCC) aurait transféré le 7 octobre 2019 une demande d'autorisation de déploiement de 30 000 satellites à l'Union internationale des télécommunications, agence des Nations-Unies spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication, selon le site Spacenews.
Les risques de collision se multliplient
Avec son projet Startlink lancé en 2015, SpaceX ambitionne de déployer un réseau internet ultra rapide sans fil grâce à une future méga-constellation de satellites. En positionnant cette constellation en orbite basse, SpaceX se différencie des offres actuelles qui s'appuient sur de gros satellites placés en orbite géostationnaire et peut réduire le temps de latence de 25 à 35 millisecondes contre les 600 millisecondes actuellement proposées.
Une première vague de lancement à bord de la fusée Falcon 9 a permis de déployer une soixante de satellites Starlink le 24 mai 2019. Un début pour SpaceX qui souhaite désormais déployer un total de 42 000 satellites pour son projet Starlink. Ces projections inquiètent les scientifiques. En effet, selon l'Union of Concerned Scientists, "seuls" 2 063 satellites opérationnels étaient en orbite basse au 1er avril 2019. Ces objets spatiaux seraient donc multipliés par 20 si Starlink réalise ses ambitions. Une augmentation qui n'est pas sans effet et multiplie fortement les risques de collisions. D'autant plus que SpaceX est loin d'être la seule à vouloir connecter toute l'humanité à internet. Oneweb, LeoSat Enterprises ou encore Telesat sont aussi sur le coup.
Un changement de réglementation à venir ?
Le 2 septembre 2019, les contrôleurs au sol de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) ont ordonné à leur satellite Aeolus (satellite d'observation de la dynamique de l'atmosphère terrestre) d'augmenter son altitude de 350 mètres afin d'éviter une possible collision avec l'un des satellites Starlink (photo ci-dessous). Un tel événement aurait pu avoir comme conséquence de détruire les deux engins et ajouter de nombreux débris sur l'orbite basse. Cet incident est aussi révélateur du manque de réglementation actuel et de l'absence d'un "code de la route" de l'espace.
De nombreux régulateurs nationaux tirent la sonnette d'alarme sur la multiplication des satellites et demandent à l'agence des Nations-Unies de fixer des normes plus strictes sur les projets de méga-constellations comme celui de Starlink. La Conférence mondiale des radiocommunications, qui se tient du 28 octobre au 22 novembre 2019 en Egypte, devrait se pencher sur la question et les règles pourraient être modifiées.
Le satellite Aeolus a augmenté son altitude afin d'éviter une possible collision avec un satellite Starlink
SUR LE MÊME SUJET
SpaceX veut déployer 30 000 satellites supplémentaires pour son projet de réseau Internet Starlink
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir