Sur LinkedIn, les arnaques à l’embauche sont de plus en plus nombreuses et crédibles

LinkedIn serait de plus en plus exploité pour les arnaques à l’embauche, et celles-ci seraient de plus en plus sophistiquées. En cause ? Le télétravail, qui crédibilise les entretiens à distance, mais aussi l’accès à de nouveaux outils d’intelligence artificielle qui permettent d'automatiser ces pratiques.

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Sur LinkedIn, les arnaques à l’embauche sont de plus en plus nombreuses et crédibles

LinkedIn, le réseau social professionnel de Microsoft aux 850 millions de membres, serait le nouveau terrain de jeu des escrocs d’Internet. Les arnaques à l’emploi y seraient de plus en plus nombreuses, sophistiquées et rentables. Une information diffusée par le Financial Times, qui a obtenu la confirmation d’Oscar Rodriguez, vice-président de la gestion des produits chez LinkedIn.

Le phénomène se serait largement accru avec la démocratisation du travail à distance, et il serait favorisé par les suppressions massives d’emploi dans la tech ainsi par le développement de l’intelligence artificielle.

Des fraudes de plus en plus sophistiquées

Les fraudeurs identifient les entreprises qui embauchent réellement, se font passer pour les employeurs et créent de faux processus de recrutement.

Pour être crédibles, ils n’hésitent pas à développer des doublons de leurs sites web, voire à carrément faire passer des entretiens à distance via de faux comptes Skype reprenant la photo du vrai recruteur de l’entreprise. Oscar Rodriguez évoque même la publication de numéros de téléphone fonctionnels sur lesquels des opérateurs répondent au nom de l'entreprise.

Les escrocs demandent ensuite aux candidats de leur fournir des informations personnelles et financières comme leur RIB, et certains vont jusqu'à demander de l’argent pour avancer des formations ou du matériel informatique, qui ne leur sont évidemment jamais remboursés.

Un phénomène facilité par le télétravail et l’intelligence artificielle

L'augmentation du télétravail aurait accéléré cette tendance. Ne pas pouvoir proposer d'entretien d'embauche physique était le principal frein des arnaques à l'embauche. Seulement, avec l'augmentation des postes permettant le travail à distance, les entreprises optant pour un processus de test ou d'entretien numérique sont devenues monnaie courante et cela n'alerte plus les candidats.

Ces opérations de hameçonnage seraient également facilitées par la disponibilité de nouveaux outils d'intelligence artificielle. Les fraudeurs utilisent notamment les deepfakes pour créer de fausses photos de profil. LinkedIn a indiqué au média britannique qu’il disposait de son propre outil pour détecter automatiquement les fausses photos de profil, mais il ne suffit apparemment pas.

Les arnaques liées aux recrutements seraient de plus en plus rentables. Selon les chiffres de la Commission fédérale du commerce des États-Unis (FTC), il y a eu plus de 92 000 escroqueries liées à l'emploi et aux affaires en 2022, contre 105 000 sur l'année précédente. Mais les sommes obtenues par le biais de ces escroqueries représentaient 367,4 millions de dollars sur l'année écoulée, alors qu'elles n'étaient que de 209 millions de dollars en 2021.

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