Synapse Medicine lève 7 millions d'euros pour exporter son outil d'aide à la prescription médicale
Synapse Medicine lève 7 millions d'euros pour accélérer le déploiement de sa plateforme de détection des interactions médicamenteuses. La jeune pousse a créé un outil d'aide à la prescription basé sur un algorithme, destiné aux médecins et pharmaciens. Une version grand public est en cours de finalisation.
La start-up bordelaise Synapse Medicine, spécialisée dans la détection du mauvais usage des médicaments, annonce le 6 juillet une levée de fonds de 7 millions d'euros. Le tour de table a été menée par la Mutuelle d'assurance du corps de santé français (MACSF), XAnge, BNP Paribas Développement, BpiFrance, la région Nouvelle-Aquitaine et le co-fondateur d'Algolia Nicolas Dessaigne. L'entreprise avait déjà levé 2,5 millions en mars 2019.
Cet argent frais permettra à la jeune pousse, composée de 30 collaborateurs, de poursuivre le développement de sa plateforme d'aide à la prescription destinée aux médecins et pharmaciens et d'accélérer son exportation à l'international.
30 000 décès dus aux interactions médicamenteuses
Lancé en 2017, Synapse Medicine a "pour mission de permettre à tous d'accéder à une information médicamenteuse fiable et actualisée", raconte Clément Goehrs, co-fondateur et CEO, interrogé par L'Usine Digitale. En effet, le mauvais usage des médicaments, comme les interactions médicamenteuses, est à l'origine de 30 000 décès et de 150 000 hospitalisations en France chaque année. "Ce sont les chiffres du Covid-19 actuellement", compare-t-il.
Pour répondre à cette problématique, Synapse Medicine a développé une plateforme SaaS capable de déceler les prises de principes actifs incompatibles ou les contre-indications grâce à un algorithme qui passe en revue "tous les documents médicaux de référence comme les notices d'utilisation", explique le CEO. Ces informations proviennent de sources officielles telles que la Haute Autorité de Santé (HAS) ou l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). "L'algorithme va mettre à jour ses connaissances constamment", poursuit-il.
Disponible via un site web et une application mobile dédiée, la plateforme est déclinée sous trois formes en fonction de l'utilisateur. L'outil offre une sorte de moteur de recherche médical et une fonctionnalité d'analyse d'ordonnance capable de déceler les interactions médicamenteuses, via un abonnement mensuel dont le prix dépend de la taille de la patientèle. La version grand public est une sorte de "Yuka du médicament" qui sera pleinement finalisée à partir de septembre 2020. La plateforme est également intégrée dans plus d'une quinzaine de services de télémédecines, dont MédecinDirect, Hellocare et MesDocteurs.
Une aide à la prescription reposant sur des sources officielles
L'outil donne toujours la source officielle ayant permis de fournir les interactions médicamenteuses. "Il n'y a pas d'effet boîte noire. L'utilisateur peut aller mieux lui-même lire le texte de référence", explique Clément Goehrs qui précise que Synapse Medicine est une aide à la prescription et qu'elle ne remplace pas les professionnels de santé. Dans le cas où un médicament est controversé, "la plateforme va simplement montrer que des sources sont en contradiction mais ne décidera pas à la place du professionnel".
Aujourd'hui, Synapse Medicine a passé le cap des 10 000 utilisateurs côté professionnels de santé et quelques dizaines de milliers de patients pour la version grand public en cours de finalisation. Et la jeune pousse espère bien que les bénéficiaires de sa plateforme vont croître et dépasser les frontières de l'Hexagone pour "devenir le leader de l'information médicamenteuse". L'entreprise bordelaise est plutôt en bonne voie car elle a déjà ouvert un bureau à San Francisco aux Etats-Unis et a "un début d'activité à Tokyo au Japon".
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