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Telecom Paristech : les télécoms en héritage, le web en destinée

Dix-septième volet de notre série sur les écoles du numérique : Telecom ParisTech. Malgré son nom, l'école de la rue Barrault forme surtout aux modèles et à la sociologie des usages qui font le numérique. Au point que 15 % de ses diplômés partent dans des entreprises du Web.

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Telecom Paristech : les télécoms en héritage, le web en destinée

Telecom ParisTech a une très longue histoire, commencée en 1878. Des origines un peu à double tranchant. L’école, encore souvent appelée Sup Telecoms par ses plus anciens, puise ses racines dans les télécommunications, comme son nom l’indique. "Le mot a même été inventé ici, à l’école, en 1904, par le directeur de l’époque", rappelle avec fierté Yves Poilane, président de l’établissement. Mais ce même nom et sa réputation d’excellence dans les télécoms masquent une transformation de longue date de Telecom Paristech vers les métiers du numérique. "Nous sommes la première grande école française du numérique ", revendique même Yves Poilane, bien que tout classement paraisse aujourd’hui hasardeux.

De nombreux patrons des télécoms français ont étudié sur les bancs de l’école comme le DG d’Alcatel-Lucent Michel Combes, le PDG de Thales Jean-Bernard Levy ou Olivier Huart, DG de TDF. Et les plus gros contingent d’anciens se trouve chez Orange, Thales, EADS, Safran, SFR. Mais ses diplômés sont de plus en plus prisés dans les entreprises utilisatrices de numérique, et dans leurs rangs, on compte même un Vincent Dureau, inventeur et patron de la Google TV ! " L’an dernier, 15 % de nos anciens ont déclaré travailler dans les sociétés du Web ", insiste Yves Poilane. Et un grand nombre travaille aussi dans les sociétés de conseil en organisation, en stratégie, en R&D, en service informatique…

L'école en quelques chiffres
Date de création : 1878
Recrutement : concours commun Mines-Ponts (après CPGE) principalement en 1e année, école d’application de Polytechnique (4e année), voie universitaire en France (sur dossier et entretien après L3), double diplôme en France et à l’international, tests (après DUT)
Durée des études : 3 ans
Diplôme : Ingénieur Télécom ParisTech (CTI)
Frais de scolarité (2013) : 1 290 euros /an
Salaire de sortie (brut annuel): 47 752 euros (promo 2013)
Nombre d’élèves en 2013-2014 : 1 540 (dont 728 en cursus ingénieur)
Nombre d’anciens élèves : 14 000 (dont 9 400 actifs issus du cursus ingénieur)
Localisation : Paris et Biot (Sophia Antipolis)
Durée obligatoire des stages : 6 mois
Nombre de partenariats à l’étranger : 89 (dont 33 double diplômes à l’étranger)
Au programme, la transformation par le numérique

Pour expliquer cette évolution, Yves Poilane précise : “Les télécoms sont un élément de notre héritage, mais nous enseignons un spectre bien plus large de disciplines.” Les mathématiques appliquées ou la physique quantique restent au programme, mais c’est aussi le cas de la gestion, du marketing, de la régulation télécoms, des sciences sociales, de la sociologie des usages et des interactions entre toutes ces différentes matières.

Le président de Telecom Paristech cite trois exemples emblématiques de compétences pour lesquelles on reconnaît désormais son école. Le très prisé big data pour commencer, à la croisée des mathématiques, de l’informatique et des réseaux. “Il faut une capacité à inventer des techniques mathématiques pour chercher l’information utile et les compétences pour traduire ces dernières au sein de logiciels et mettre le tout en place avec des infrastructures matérielles ”, explique le directeur de l’école. Deuxième exemple, l’internet des objets qui mobilise la connaissance des systèmes électroniques, télécoms et réseaux. Enfin, plus étonnant, l’école est aussi source de compétence dans l’étude des changements de business models que le numérique imprime aux autres secteurs. “Un de nos anciens, Vivek Badrinath, vient de quitter Orange pour rejoindre Accor”, raconte par exemple Yves Poilane.

Formation modulaire et proximité entre recherche, enseignement et entreprise

Pour répondre à l’évolution permanente des besoins, l’école revendique aussi une pédagogie différente. Dès la 1ère année, une bonne partie de l’enseignement est structurée autour d’un projet en équipe, multidisciplinaire qui représente environ 150 heures de travail par étudiant, sur 6 mois, et doit aboutir à un produit avec un objectif d’usage. En fin d’année, les étudiants présentent leur projet devant un jury lors d’une journée de l’innovation. En 2e et 3e année, la formation devient modulaire et à la carte. “Cela aboutit à des parcours excessivement diversifiés à l’image de la diversité actuelle des débouchés”, insiste Yves Poilane.

Telecom Paristech se veut aussi symbole de la proximité entre recherche, enseignement et création d’entreprise. Elle emploie 200 chercheurs et enseignants-chercheurs à temps plein, dispose de 12 millions d’euros de recherche contractuelle et dépose une dizaine de brevets par an. L’investissement dans la recherche contractuelle est une des façons pour nos chercheurs d’être en contact avec les entreprises. Mais l’école a aussi un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros dans la formation continue. Enfin, elle a son propre incubateur avec une cinquantaine de start-up en permanence.

Nous diplômons environ 260 à 270 ingénieurs par an, précise Yves Poilane. La moitié arrive par le concours commun Mines Pont. L’autre moitié par 5 autres voies de recrutement.” Les polytechniciens qui entrent directement en 2e année pour une spécialisation de fin d’étude. Quelques masters 1 entrent aussi en seconde année. Certains étudiants français entrent en 1ère année avec une licence 3, ainsi que des DUT par l’apprentissage et l’alternance et enfin, des candidats étrangers, via un accord de double diplôme avec des universités étrangères. En dehors des ingénieurs, l’école diplôme aussi des masters spécialisés, des masters et des docteurs. Enfin, elle revendique 25% de filles sur l’ensemble de ses élèves et la même proportion chez les seuls ingénieurs.

Déménagement à Palaiseau

En 2018, l’école quittera entre autres l’historique rue Barrault pour le campus de Palaiseau. “Notre ambition est de nous positionner comme le collège de l’innovation par le numérique à Paris-Saclay", conclut Yves Poilane. Avant de revenir sur la raison pour laquelle les télécoms demeurent au cœur du nom de l’école : “C’est à la fois notre patrimoine et notre finalité. Un bas-relief de 1962 le rappelle à l’entrée de notre immeuble parisien : l’homme au cours des âges utilise les forces élémentaires pour les transmissions.

Emmanuelle Delsol

“Les telecomiens plaisent à Google

Leo Sei, 26 ans, diplomé 2010, ingénieur solutions clients chez Google

“J’ai fait ma 1re année à Telecom ParisTech à Paris en 2007, puis j’ai décidé de partir sur le campus de Sophia-Antipolis et la dernière année, je suis parti à l’Imperial College de Londres pour un double diplôme. J’avais commencé à l’école avec la sécurité des réseaux, un sujet très technique. Je trouvais sympa d’être un hacker blanc (un testeur de failles de sécurité, ndlr). Mais j’ai aussi pris une matière mineure en management. En 3ème année, je me suis orienté vers l’intelligence artificielle. Depuis janvier 2012, je suis un ingénieur chez Google au milieu de la force commerciale. Ma mission est d’ajouter de la valeur là ou je pense pouvoir en ajouter : le conseil de gros annonceurs sur certains sujets de leur stratégie digitale, le développement d’outils internes pour la performance des commerciaux, le lancement de partenariats pilotes au niveau mondial pour faire monter en puissance certains produits. Ce ne sont que quelques exemples ! Bien sûr, à terme, j’aurais peut-être une opportunité de déplacement en Californie, mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Je suis assez content, car je me déplace déjà beaucoup dans toute l’Europe et le Moyen-Orient. Le cursus Telecom Paristech m’a évidemment aidé à m’intéresser à tout ce qui est technique. J’ai de très bonnes bases pour comprendre rapidement. Mais les mineures en business m’ont aussi vraiment aidé à comprendre le contexte. Et ce qui a plu à Google ? Comme pour tous les ‘telecomiens’, je pense que c’est le profil d’ingénieur français avec une solide base technologique et d’ingénierie, la capacité à aborder des choses concrètes, et l’élargissement aux compétences business.”

 

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