Télécoms : Pour le Trésor, rendre le marché entreprises plus concurrentiel est essentiel
Dans un rapport publié le 18 janvier, la Direction générale du Trésor souligne les bénéfices de la concurrence pour les consommateurs sur le marché grand public, et appelle à ce qu'elle se diffuse de la même manière sur le marché des entreprises, tant fixe que mobile.
Dans un rapport sur la concurrence dans le marché des télécoms publié le 18 janvier, la direction générale du Trésor salue l'ouverture à la concurrence de ce marché avec l'arrivée de Free, sur le marché fixe au début des années 2000 puis sur le marché mobile en 2012. Cela a permis aux consommateurs français de bénéficier de tarifs parmi les plus bas d'Europe. Du réchauffé, car tout cela a été très bien documenté, analysé et disséqué depuis de nombreuses années, on ne s'étendra pas, par conséquent, sur les chiffres mis en avant.
Une priorité du régulateur
Plus intéressant, en revanche, est la comparaison avec le marché des entreprises, développée dans le rapport. La concurrence n'est "pas aussi forte sur le marché des entreprises, pourtant essentiel à leur numérisation et leur compétitivité", note la DGT, rattachée à Bercy. Le marché des entreprises, qui représente un quart des revenus des opérateurs télécoms, est toujours largement dominé par Orange, qui détient plus de 50% de part de marché (détail et gros). Historiquement, il se le partageait avec SFR, mais depuis 2019 Bouygues Telecom a investi le marché, et comptait fin 2020 doubler ses parts de marché dans le fixe à horizon 2026. Par ailleurs, Free a lancé sa première offre entreprises en mars 2021.
"Une des priorités du régulateur est de rendre plus concurrentiel ce marché structurellement plus lent à évoluer à cause d'importantes barrières au changement d'opérateur", souligne la DGT, selon laquelle "une concurrence plus vive entre opérateurs sur ce segment apporterait des gains de productivité, contribuant aussi à une plus grande résilience de l'économie".
Encore trop de freins au changement d'opérateur
Le rapport explique qu'il existe encore trop de barrières au changement d'opérateur pour les entreprises : lisibilité des offres, coûts réels ou perçus, crainte d'arrêt d'activité lors de la migration, ou encore pratiques contractuelles de réengagement tacite et modalités de résiliation moins favorables que le sur marché grand public.
Le régulateur des télécoms, l'Arcep, est bien conscient du problème. Il mène des travaux pour développer le marché de gros dans le domaine de la fibre, et pour ce qui est du mobile, a lancé en juin 2022 une consultation publique pour généraliser la portabilité des numéros au marché des entreprises.