Telefonica : coup d'envoi d'une consolidation européenne
Telefonica confirme ses ambitions internationales. Le groupe espagnol a déboursé 2,3 milliards d'euros pour une participation indirecte de 10% dans Telecom Italia.
Rédaction L'USINE NOUVELLE
\ 18h53
Rédaction L'USINE NOUVELLE
Dans l'industrie des télécoms européennes, un verrou vient de sauter: le rapprochement entre opérateurs historiques. Suite à un accord avec Pirelli, l'ancien actionnaire majoritaire de Telecom Italia, l'opérateur espagnol détient désormais indirectement 10% du capital de son homologue Italie. Le groupe basé à Madrid place également deux de ses dirigeants au conseil d'administration de son nouveau partenaire et dispose d'un droit de veto sur des décisions sensibles concernant aussi bien la politique de dividende ou le désengagement d'activités.
La bataille a été toutefois rude pour Telefonica. Sa première tentative en début d'année s'était soldée par un échec. Pour parvenir cette fois à ses fins, l'opérateur espagnol a rassuré les autorités publiques italiennes et s'est largement entouré de partenaires locaux. Il a ainsi pris la tête d'un consortium qu'il contrôle à 43,6%, le solde étant détenu par des groupes italiens comme l'assureur Generali (28,1%), les banques Mediobanca (10.7%) et Intesa Sanpaolo (10.7%) et l'industriel Benetton (8,2%). Ce consortium détient en direct 23,6% de Telecom Italia.
Cette approche subtile avait fait défaut à l'opérateur américain AT&T. Ce dernier qui avait également des vues sur Telecom Italia a été contraint de jeter l'éponge suite à la levée de bouclier d'une partie de la classe politique italienne, inquiète de perdre son dernier fleuron national parmi les opérateurs. Pour sa participation indirecte de 10% dans Telecom Italia, Telefonica a déboursé 2,3 milliards d'euros. Incontestablement, il s'agit de l'opérateur européen en forme du moment. L'an dernier, il a réalisé un bénéfice net de 6,2 milliards d'euros en hausse de 40%. Il a affiché une croissance de 41,5% de ses revenus à 53 milliards d'euros alors que ses principaux voisins européens peinent à stabiliser les leurs. L'opérateur espagnol doit sa réussite notamment à son pari en Amérique du Sud où il a développé une activité de téléphonie mobile désormais en très forte croissance.
L'opération de rapprochement avec Telecom Italia pourrait en susciter d'autres. Surtout que les opérateurs historiques, malmenés par la révolution Internet, traversent des périodes difficiles, en particulier l'allemand Deutsche Telekom.
HM