Télémédecine : La France est en retard par rapport à ses voisins européens
Seuls 20 % des Français ont testé la télémédecine, contre 55 % en Espagne et 42 % en Royaume-Uni. En revanche, ils rapportent un haut niveau de satisfaction (88 %), plus élevé que dans les pays voisins. Convaincus de l'intérêt de cette pratique notamment en temps de crise, ils demandent désormais aux pouvoirs publics d'investir davantage.
En seulement un an, la pratique de la télémédecine a explosé en France : une multiplication par trois côté patients et par six pour les médecins généralistes. C'est la conclusion qui ressort du nouveau baromètre sur la télémédecine, commandé par l'Agence du numérique en santé (ANS) à Odoxa et au cabinet de conseil Care Insight.
La France est en retard
Entre octobre et novembre 2020, 3003 patients, médecins généralistes et spécialistes ainsi que des infirmiers ont été interrogés via Internet. Des Anglais, Italiens, Espagnols et Allemands ont également été sollicités. Le constat est le suivant : la France est en retard par rapport à ses voisins.
En effet, seuls 20 % des Français ont eu recours à la télémédecine contre 55 % en Espagne et 42 % au Royaume-Uni. Le sondage note que cette différence est la conséquence de systèmes de soin qui favorisent depuis longtemps le recours à cette pratique, notamment en Galice. En revanche, seuls 10 % des Allemands ont testé la télémédecine, un acte qui était encore interdite il y a cinq ans.
Concernant le niveau de satisfaction, les Français se situent en haut du tableau avec 88 % de satisfaits, dont 39 % "très satisfaits". Ce qui constitue une amélioration de 9 points de la satisfaction-patient depuis juin 2020 et de 17 points en un an. Cet engouement s'explique principalement par la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a réduit drastiquement les déplacements et limiter les rendez-vous dans les structures de soin.
Les médecins utilisent de plus en plus la téléconsultation
Du côté des médecins, la satisfaction est également importante (78 %). Ils ont en moyenne effectué 91 téléconsultations depuis leur première, soit une progression de 10 points par rapport à juin dernier et surtout un quadruplement en un an. Depuis la fin du premier confinement, les choses se sont un peu calmées. Les praticiens ont en moyenne effectué 25 téléconsultations depuis septembre 2020.
D'un point de vue pratique, les médecins préfèrent leur smartphone (53 %) pour consulter. Mais l'usage de la tablette et de l'ordinateur progresse. Ils utilisent le plus souvent une plateforme dédiée (Doctolib, Qare, Livi…) et ont également recours à FaceTime (31 %). Le sondage note la progression de l'usage des outils spécifiques proposés par l'Agence régionale de santé (ARS).
Les médecins qui refusent de se mettre à la téléconsultation avancent deux raisons principales : ils préfèrent voir leurs patients en présentiel (38 %) et ils ne disposent pas des outils nécessaires (35 %). Néanmoins, ce second argument est en net recul par rapport aux précédents sondages.
Un appel à des investissements publics massifs
Le sondage conclut que la télémédecine s'imposera de plus en plus à l'avenir. D'une part, parce que les médecins "réfractaires" sont 57 % à penser qu'ils auront recours à cette pratique à l'avenir. D'une part, les Français affirment que la télémédecine pourrait s'appliquer à tous les types de consultation. Ils appellent d'ailleurs les pouvoirs publics à investir davantage dans cette alternative aux consultations traditionnelles en cabinet.
Cet appel commence à être entendu. Dans le cadre du Ségur de la Santé, le gouvernement a attribué une enveloppe de deux milliards d'euros au numérique en santé.
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