Tencent aurait abandonné son projet de casque VR en faveur d'un partenariat avec Meta

Le géant chinois Tencent s'intéresse au marché de la réalité virtuelle, mais aurait abandonné l'idée de développer son propre casque, trop complexe à mettre en œuvre et surtout trop chère. Il chercherait à la place à s'allier à Meta, leader du secteur dans le reste du monde, pour faire face à la dominance de Pico en Chine, propriété de son rival ByteDance.

Partager
Tencent aurait abandonné son projet de casque VR en faveur d'un partenariat avec Meta

Tencent abandonne son projet de casque de réalité virtuelle, rapporte Reuters le 17 février. Les perspectives économiques incertaines, avec une profitabilité dure à atteindre pour le projet, couplées à la conjoncture économique moribonde auraient poussé le géant technologique chinois à revoir ses ambitions en la matière... et à tailler dans ses effectifs. Il chercherait désormais à s'allier à Meta.

Tencent s'est fondé sur l'application WeChat, hégémonique en Chine, mais a diversifié ses activités ces 10 dernières années en investissant dans de nombreux studios de jeux vidéo à travers le monde, dont le français Ubisoft. Une activité qui se prête plus que tout autre à une expansion vers le concept de "métavers", mais qui nécessite néanmoins un savoir-faire spécifique et des investissements conséquents.

Plusieurs échecs dans le hardware

D'après les informations du média chinois 36Kr, Tencent aurait recruté près de 300 personnes en juin 2022 pour travailler sur ce projet hardware. Il avait également prévu de racheter le constructeur chinois Black Shark, qui fabrique des smartphones gaming mais s'est aussi essayé aux casques VR par le passé, afin de renforcer cette équipe d'un millier d'ingénieurs supplémentaires. Le deal est tombé à l'eau au mois de janvier 2023.

Précédemment, Tencent avait cherché à racheter Pico à l'été 2021, mais avait fini par perdre face à ByteDance. Il avait ensuite tenté de se rapprocher d'un autre constructeur chinois spécialisé, Shadow Creator, mais n'avait pas trouvé de terrain d'entente. S'il n'abandonne pas complètement ses ambitions dans la réalité virtuelle, ces multiples échecs auraient convaincu le géant technologique de se concentrer sur l'expertise dont il dispose déjà : l'écosystème de contenu.

Un partenariat sur le modèle de celui avec Nintendo

Toujours d'après 36Kr, Tencent travaille depuis novembre sur un projet de partenariat avec Meta afin de commercialiser ses casques Quest sur le marché chinois. Une approche similaire à celle de son partenariat avec Nintendo, pour le compte duquel il commercialise la Switch en Chine. C'est la division Tencent Interactive Entertainment Group qui serait en charge du projet. La réglementation chinoise étant particulière stricte, ce type d'accord est obligatoire pour pénétrer sur ce marché très convoité. Il représenterait – du moins en théorie – une opportunité non négligeable pour Meta.

Cela nécessiterait cependant de se mettre d'accord sur le business model, alors que la réalité virtuelle reste un marché de niche et qu'elle génère beaucoup plus de pertes que de profits pour Meta à l'heure actuelle. Le public chinois est par ailleurs plus habitué au modèle freemium (jeux "gratuits" avec micro-transactions) qu'à celui des jeux classiques avec un achat unique de plusieurs dizaines d'euros.

L'avantage pour Tencent, s'il parvient à localiser l'interface et surtout à séduire les développeurs de l'écosystème Quest, est qu'il pourra facilement s'attaquer à Pico, qui s'est imposé en Chine au fil des ans et détiendrait aujourd'hui environ 80% du marché. Du côté de Meta, il ne s'agirait pas de la première alliance du genre. L'Oculus Go avait été fabriqué avec l'aide de Xiaomi, et ce dernier en avait commercialisé un clone sur le marché chinois qui disposait des mêmes contenus.

Sujets associés

NEWSLETTER L'Usine Digitale

Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.

Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes...

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

ARTICLES LES PLUS LUS