Thales réfléchirait à s'emparer de BDS, la division cybersécurité et big data d'Atos

Thales serait intéressé par l'acquisition de l'activité big data et cybersécurité d'Atos, regroupée dans sa division BDS, rapporte Reuters. Une telle acquisition permettrait à Thales de renforcer ses actifs dans la cybersécurité, un secteur jugé porteur. Toutefois l'entreprise française de défense a affirmé qu'aucune discussion n'est en cours avec Atos sur ce sujet.

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Thales réfléchirait à s'emparer de BDS, la division cybersécurité et big data d'Atos

Thales réfléchirait à s'emparer de BDS, la branche cycersécurité et big data d'Atos. Cette division du groupe de conseil informatique pourrait être valorisée 3 milliards de dollars, croit savoir Reuters qui rapporte l'information mercredi 2 février 2022. Toutefois Thales a assuré, par la diffusion d'un communiqué, que : "aucune discussion n’est en cours avec Atos à cet égard". Le groupe a ajouté être "potentiellement intéressé par tout actif de cybersécurité qui serait disponible à la vente".

Thales et son conseil, Centerview Partners, auraient approchés plusieurs sociétés de capital-investissement, dont Bain Capital, pour explorer une éventuelle acquisition de BDS, selon Reuters. Les conseillers de Thales ont également entamé des discussions avec CVC Capital Partners et PAI Partners sur une éventuelle offre conjointe sur Atos.

Une opposition probable de l'Etat
Atos est devenue une cible pour les investisseurs en capital-investissement puisque les actions de la société ont chuté à leur plus bas niveau depuis mi-2012 après que la société ait émis deux avertissements sur ses résultats en l'espace de 7 mois. Atos est valorisée à environs 3,5 milliards d'euros. Sa division BDS, quant à elle, est évaluée entre 2 et 3 milliards d'euros et représente environ la moitié du chiffre d'affaires global d'Atos, rapporte Reuters.

Une éventuelle acquisition par Thales de sa division BDS est très incertaine. Thales est contrôlé par Dassault Aviation et l'Etat français et aurait besoin de leur soutien pour une telle acquisition impliquant les technologies de défense et de sécurité. Mais le gouvernement français semble opposé à toute division d'Atos, selon Reuters. Les élections présidentielles approchent et la vente d'un champion du numérique français à des investisseurs étrangers serait un coup dur.

Atos, de son côté, a déjà repoussé de précédentes approches menées par Thales pour BDS. L'entreprise de conseil informatique considérerait toute initiative des fonds de capital-investissement visant à lancer une offre publique et à retirer Atos de la bourse de Paris comme hostile et indésirable, a déclaré l'une des sources à Reuters.

Un renforcement dans la cybersécurité
Au-delà de leur nationalité commune, Atos et Thales ne sont pas des inconnues l'une pour l'autre. Les deux entreprises ont créé en mai dernier une coentreprise baptisée Atheas qui consiste en la mise en place d'une plateforme de traitement des données sensibles pour la défense et la sécurité. Cette plateforme souveraine, s'adressant aux secteurs public et privé, associe le traitement de données massives et l'intelligence artificielle.

L'acquisition de BDS fait sens pour Thales qui cherche à renforcer ses opérations de cybersécurité depuis son rachat de Gemalto, société néerlandaise de protection des données, pour 4,8 milliards d'euros en 2019. Thales veut devenir un acteur incontournable de la cybersécurité à l'échelle mondiale. Allant dans ce sens, le directeur général de Thales, Patrice Caine, a déclaré en octobre dernier qu'il y aurait des opportunités pour Thales de renforcer son portefeuille existant sur des marchés clés après l'achat de Gemalto, mais que tout actif devrait apporter un "bon niveau de croissance".

Thales a déclaré le mois dernier que le nombre de cyberattaques et d'épisodes de ransomware avait "explosé" au cours des 12 derniers mois, augmentant d'environ 150%. La pandémie de Covid-19 a mis en avant de nouvelles vulnérabilités et stimulé l'activité économique en ligne. Le secteur de la cybersécurité devrait continuer à prendre de l'importance dans les années à venir.

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