TikTok presque aussi populaire que Netflix auprès des Américains, d'après une étude
L’application chinoise de vidéos courtes sera presque aussi visionnée que le géant du streaming en 2024, projette un cabinet américain. L’étude tombe à pic alors que le débat fait rage, outre-Atlantique, sur une interdiction pure et simple de Tiktok, accusé de servir de cheval de Troie à Pékin.
58 minutes par jour. C’est le temps que passeront les utilisateurs américains de plus de 18 ans devant TikTok en 2024, d’après une étude du cabinet Insider Intelligence, parue ce jeudi 2 février et consultée par BFM. Soit plus que Netflix (62 minutes) et bien plus que YouTube (48 minutes). Cette année, les 25-54 ans passeront déjà 45 minutes par jour devant TikTok, soit plus "que le temps passé par les utlisateurs de la même tranche d’âge sur d’autres réseaux sociaux", souligne le cabinet.
La stratégie des concurrents de copier ce qui a fait le succès de TikTok – des vidéos courtes, virales et souvent musicales – n’a pas abouti : les "shorts" de YouTube n’ont "pas fait bouger les choses" et les "Reels" de Facebook et Instagram empiètent sur le temps consacré au fil d’actualité ou aux autres formats, précise Insider Intelligence. Beaucoup d’utilisateurs, écrit encore le cabinet, font par ailleurs usage du "second écran", c’est-à-dire surfent sur TikTok tout en visionnant une série Netflix, par exemple.
Interdictions en cascade par les exécutifs américains et européens
Ce rapport risque de donner des arguments à tous ceux en faveur d’une interdiction pure et simple de l’application chinoise, propriété du géant ByteDance. Washington, Ottawa, Copenhague et la Commission européenne ont récemment pris des mesures pour interdire à leurs employés d’installer TikTok sur leurs appareils professionnels.
Un texte visant à interdire l’application aux Etats-Unis est passé cette semaine au comité des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, mais doit encore passer sous les fourches caudines du Sénat, à majorité démocrate, qui s’est "jusqu'à présent généralement concentré sur des solutions plus larges face aux risques de sécurité posés par les applications étrangères, plutôt que sur une interdiction pure et simple", rapporte le Wall Street Journal.
Des inquiétudes sur la confidentialité des données
En novembre dernier, Tiktok avait reconnu que des employés du groupe situés au Brésil, au Canada, en Chine, en Israël, au Japon, en Malaisie, aux Philippines, à Singapour, en Corée du Sud et aux États-Unis pouvaient accéder aux données personnelles de ses utilisateurs européens.
Cela pour s’assurer du caractère "uniforme, agréable et sûr" de leur expérience de l’application, et toujours dans le respect du règlement européen sur la protection des données, avait justifié l'entreprise. D’après des enregistrements audio du site américain Buzzfeed, des ingénieurs du réseau social avaient également eu accès, depuis la Chine, aux données d’utilisateurs américains entre septembre 2021 et janvier 2022.
Quant à la France, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a assuré qu’aucun téléphone professionnel de ministre n’était équipé de Tiktok, ni d’aucun autre réseau social. Une réflexion est néanmoins "en cours" à propos d’une interdiction de l’application sur les téléphones au sein des ministères. En décembre, lors d’un déplacement à Fontaine-le-Comte, près de Poitiers (Vienne), le président de la République lui-même jugeait que Tiktok était "le premier perturbateur" et "le réseau le plus efficace chez les enfants et les adolescents".
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