Toulouse va expérimenter le réseau électrique du futur dès 2015
La ville rose est en première ligne dans le projet électrique SoGrid qui vise à rendre les matériels connectés au réseau électrique communicants grâce à la technologie CPL. Un nouveau pas vers des réseaux plus malins.
Les objets connectés sont en quête de standards de communication universels… les réseaux électriques du futur (ou "smart grids") aussi. L'un d'entre eux fait l'objet d'une expérimentation pilotée par ERDF depuis Toulouse. Le projet de R&D se nomme "SoGrid" et il réunit, autour d'ERDF, des partenaires industriels (ST Micro, Nexans, Sagemcom, Landis+Gyr, Capgemmini ), PME (Trialog) et universitaires (Grenoble INP et Polytechnique).
une nouvelle utilisation du CPL
Tous ces acteurs veulent faire émerger une filière industrielle autour du CPL (courant porteur en ligne) utilisé comme standard de communication qui permettra aux équipements reliés à un réseau électrique de dialoguer. Le CPL était jusque là utilisé pour construire un réseau informatique sur de petites distances, à l'échelle d'une maison par exemple. C'est la solution adoptée par la plupart des opérateurs pour connecter box Internet et boitier TV.
Mais utiliser le CPL du bout à l'autre de la chaine de distribution, jusqu'au compteur du client, c'est une première. "Nous sommes passés pour des extra-terrestres lorsque nous avons avancé cette idée fin 2011", reconnaît Xavier Montuelle, chef de projet "smart grids" au sein d'ERDF. "C'est une technologie d'avant-garde. Mais aujourd'hui, d'autres s'y intéressent, comme les industriels japonais et américains, ce qui démontre sa pertinence".
ne pas partir de zéro
La philosophie de SoGrid, c'est de créer une innovation de rupture, mais à partir d'une technologie existante et sur le réseau actuel. "Pour les smart grids, il y a deux options : créer un nouveau réseau de zéro ou utiliser l'existant. ERDF se place dans la deuxième solution. Le CPL, c'est le choix d'une technologie connue, robuste, fiable et donc industrialisable", explique le pilote du plan. Cette solution permettrait de superviser le réseau de façon plus précise, notamment pour prévenir et traiter les pannes. "On imagine pouvoir localiser les défauts d'une ligne en étudiant le signal du CPL, ce qui nous indiquerait où envoyer nos techniciens avec une précision inférieure au mètre", explique Xavier Montuelle. Mais au-delà de la simple observation, visant à anticiper la production disponible pour équilibrer l'offre et la demande, le système permettra d'effectuer via le CPL des manœuvres à distance sur le réseau moyenne tension et basse tension.
Les partenaires s'attellent depuis plusieurs mois à démontrer la pertinence du CPL comme standard de communication des smarts grids et à développer les matériels nécessaires (notamment des puces électroniques de nouvelle génération). Lancé en 2013, le plan, doté de 27 millions d'euros (financé par l'enveloppe des investissements d'avenir), avance bien. "La phase de recherche est clôturée, le développement des équipements et des architectures a débuté en début d'année", explique Xavier Montuelle. "Le projet a validé la première de ses trois étapes auprès de l'Ademe le 22 mai. Les premiers tests, auprès de 1000 clients et pour six mois, dans la région de Toulouse, doivent démarrer mi-2015".
SoGrid fait partie des 18 projets smart grids cofinancés par ERDF en Europe. Ils visent à imaginer le réseau de demain pour répondre au développement de nouveaux modes de production et de consommation d'électricité. Et faire émerger des filières industrielles d'excellence.
Sylvain Arnulf
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