Tout juste rachetée par Facebook, la start-up Moves ouvre les vannes des données personnelles
Le premier geste de l'application de fitness "Moves" après son rachat par Facebook ? Modifier sa politique de données personnelles pour récupérer davantage de data.
Acquérir de nouvelles données issues d'utilisateurs aux profils différents : c'est la raison qui guide toutes les décisions stratégiques de Facebook, du rachat de WhatsApp à celui d'Oculus VR. Les sociétés rachetées ont beau expliquer, la main sur le cœur, qu'elles ne changeront rien à leur philosophie ou à leurs conditions d'utilisation, c'est bien souvent l'inverse qui se produit.
le mouvement attendu de "moves"
Illustration avec la start-up Moves, qui enregistre l'activité (en particulier les déplacements) de ses utilisateurs. Quelques jours seulement après son rachat par la société de Mark Zuckerberg, la start-up a modifié en profondeur ses conditions d'utilisation et sa politique de confidentialité. Auparavant, l'utilisateur devait donner son accord pour que ses données soient exploitées par des tiers. Désormais, c'est l'inverse : par défaut, l'appli se réserve le droit de partager les informations personnelles de ses membres avec des "sociétés affiliées" (que ce soit Facebook ou d'autres) pour aider à l'amélioration de (ses) services". Une formule assez vague pour permettre à Facebook de proposer des publicités ciblées aux annonceurs, en fonction des habitudes des adeptes de Moves. Les développeurs utilisant l'API de Moves pourront également exploiter les données personnelles des membres.
whatsapp résiste
Pour l'instant, WhatsApp ne suit pas (encore ?) le même chemin. Le service de messagerie mobile a pris des engagements auprès de la FTC (l'autorité américaine de la concurrence et de la défense des consommateurs) pour protéger les données personnelles de ses utilisateurs. Tout changement des conditions d'utilisation devra explicitement être soumis à l'approbation des abonnés, qui devront "avoir l'opportunité de refuser", précise la FTC. Le gendarme de la concurrence a accepté sous ces conditions le rachat de WhatsApp par Facebook, mais garde les deux acteurs sous surveillance étroite. Facebook a tiré les enseignements de cet épisode, ce qui explique sans doute la rapidité avec laquelle il a bougé sur le dossier Moves, avant que la FTC ne s'en mêle...
Sylvain Arnulf
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