Travail collaboratif : la plateforme israélienne monday.com accélère sur l'IA
La plateforme collaborative née à Tel-Aviv lance la version Beta de son assistant IA. Monday.com, qui s’affiche ces jours-ci dans le métro parisien, considère la France comme un marché stratégique.
Nathalie Hamou, à Tel-Aviv
Perchée au 34éme étage d’une tour flambant neuf, où loge aussi le pionnier des processeurs graphiques Nvidia, au cœur du quartier d’affaires de Tel Aviv, la société monday.com, connue pour son Work OS (plateforme logicielle basée le cloud) jouit d’une vue imprenable sur la capitale économique israélienne.
Une vision panoramique qui à l’intérieur de son QG, inauguré voilà moins de deux ans, est relayée par la transparence de ses espaces de travail, totalement décloisonnés par des parois de plexiglas ou de verre. "Nos deux PDG n’ont pas de bureaux attribués, fait-on valoir au visiteur. Ici tout est en open space et l’on s’appuie sur quelques 15 000 tableaux de bord dotés chacun d’un QR code pour fonctionner."
D’évidence, le spécialiste des outils collaboratifs, créé en 2012 (sous le nom DaPulse), et introduit au Nasdaq neuf ans plus tard, aime à donner l’exemple en matière de révolution du monde du travail. "Notre objectif est d’offrir à une visibilité à 360 degrés aux organisations afin de fluidifier la prise de décision à distance des dirigeants et des équipes avec une plate-forme flexible et ouverte", explique Gad Amar, à la fois directeur des ventes de l’entreprise pour la région France, Benelux et pays nordiques et des ingénieurs solution.
L’engouement pour le télétravail et le "low code, no code"
Telle a été en tout cas l’ambition du fondateur et PDG de monday.com (1 500 collaborateurs dans le monde), Roy Mann, un ancien directeur technologique de Wix, autre plateforme intuitive de créations de sites made in Tel-Aviv, qui ne trouvait pas d’outil collaboratif pour la gestion de projet de nature à satisfaire ses besoins.
Rejoint par Eran Zinman, l’autre dirigeant de la firme, qui fut responsable de la R&D de Conduit, l’entrepreneur a pu ensuite non seulement pu surfer sur l’explosion du télétravail et du travail hybride liée à la crise sanitaire, qui a accéléré la transformation digitale des organisations ; mais aussi sur l’engouement pour les solutions "low code, no code" qui "démocratisent le pouvoir des logiciels" afin que les entreprises puissent facilement créer des outils de gestion de travail et des applications pour répondre à tous leurs besoin.
Oeuvrant sur des problématiques variées, de l’automatisation de process, au CRM, en passant par le marketing ou la R&D, monday.com a ainsi annoncé en avril dernier le lancement de son programme IA pour 2023, avec l’introduction d’un assistant IA en version bêta, qui doit permettre au développeur indépendant de créer des app sur Work OS. A en croire Gad Amar, l’intégration de l’IA dans monday.com devrait accroître la valeur ajoutée de la plate-forme, qui permet par exemple de modifier et rédiger des e-mails plus rapidement dans son CRM, et l’aider à conquérir de gros clients.
La France, marché stratégique
Forte de 186 000 clients payants dans le monde, la société qui a affiché des revenus de 519 millions de dollars en 2022 (+68% par rapport à l’année précédente) continue aussi d’investir pour renforcer sa notoriété avec le lancement sur les mois de mai et juin, d’une vaste campagne publicitaire conjointe en Australie, au Japon, aux Etats-Unis, au Brésil ainsi qu’en Europe avec l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, considéré comme "un marché très important".
Depuis le 22 mai et jusqu’au 19 juin, monday.com s’affiche ainsi pour la seconde année consécutive dans l’Hexagone, où la plateforme compte 6 000 clients (dont Carrefour, Deezer, Engie SA, Crédit Agricole-Indosuez ou encore BNP Paribas) et enregistre une croissance de 85% de sa clientèle d’une année sur l’autre, dans les gares et le métro parisien. Avec des slogans comme "Pas besoin d’organiser une réunion demain lundi à 8h30 pour partager le rapport de la réunion de vendredi dernier à 17h", la campagne vise à inciter les collaborateurs à utiliser l’outil Work OS "qui simplifie toutes les problématiques d’organisation et de centralisation des projets."
Monday.com qui s’appuie en France sur un écosystème de partenaires locaux, dont Synolia, Devoteam, Ouidou ou iNet Process, se considère comme l’un des précurseurs du modèle de business "product-led growth" centré autour de l’utilisateur final, "un peu, précise Gad Amar, comme Salesforce a été pionnier des solutions SaaS."
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