Travis Kalanick quitte le navire, Uber promet de changer sa culture d'entreprise

[ACTUALISE] Uber a annoncé officiellement le départ de son PDG Travis Kalanick ce 21 juin 2017, après sa mise en congé le 13 juin 2017. Quelques heures avant son retrait, les résultats d'une enquête sur les problèmes de management au sein de l'entreprise étaient publiés. Le DRH de l'entreprise promet des changements rapides.

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Travis Kalanick quitte le navire, Uber promet de changer sa culture d'entreprise

Actualisation du 21/06/17 : Uber a annoncé officiellement ce mercredi le départ définitif de son PDG et fondateur. Travis Kalanick a cédé sous la pression de gros investisseurs. Mis en congés le 13 juin, il continuera néanmoins de siéger au conseil d'administration.

Tout s'accélère chez Uber. Le conseil d'administration de l'entreprise a (enfin) décidé de prendre les choses en main après la succession de scandales (machisme généralisé et cas de harcèlement sexuel, notamment) des derniers mois. Le fondateur et PDG de l'entreprise a décidé de prendre du recul, quelques jours après le décès de sa mère dans un accident de bateau. C'est pour "faire son deuil" et "travailler sur lui-même" que le patron a pris cette décision. Ce départ était néanmoins attendu (d'autres hauts dirigeants d'Uber ont quitté l'entreprise) et le drame personnel vécu par le patron d'Uber n'a fait qu'accélérer les choses.

Un Board renforcé et un COO aux côtés de Kalanick

Travis Kalanick continuera toutefois de siéger au conseil d'administration. Ce "board", justement, s'est longuement réuni au lendemain du départ de Kalanick le 14 juin 2017. Il devait prendre acte des résultats d'une enquête de plusieurs mois sur la culture d'entreprise d'Uber confiée au cabinet d'avocats Covington & Burling. Un travail édifiant, qui dépeint une entreprise minée par la "culture bro", en référence aux fraternités des campus américains. Ce modèle qui encourage le "fun" et l'esprit ultra-compétitif à tout prix, créant un mélange détonant de machisme, de sentiment de toute-puissance et une déconnexion avec la réalité. Avec une faible diversité de profils dans l'équipe dirigeante, les patrons d'Uber (majoritairement des hommes blancs sortant des plus grandes universités américaines) ont recréé le modèle des fraternités au sein de l'entreprise et insufflé cette culture très particulière, créant un environnement de travail toxique.

Dans un mail aux employés, la DRH d'Uber Liane Hornsey a promis de mettre en œuvre rapidement plusieurs mesures suggérées par les enquêteurs. Uber va prochainement créer un poste de Chief diversity officer et mettre en place un nouveau système d'évaluation du management. La "hotline" permettant aux salariés de faire remonter des incidents liés au management va être maintenue. La start-up promet aussi de troquer sa culture d'entreprise agressive et centrée sur la performance individuelle par des valeurs plus inclusives, encourageant le travail en équipe, la collaboration et la transparence.

On ne change pas une culture machiste du jour au lendemain

Il y a du travail, à en croire un incident ayant émaillé un debriefing du conseil d'administration d'Uber – celui-là même où la culture machiste de l'entreprise était dénoncée – aux employés de l'entreprise. L'administrateur David Bonderman (un venture capitalist américain) s'est permis une remarque sexiste envers Arianna Huffington, seule femme du board et qui l'a justement rejoint pour tenter de réformer l'entreprise. Alors qu'elle déclarait sa conviction qu'avoir une femme au board en ferait venir d'autres, David Bonderman a rétorqué que cela créait surtout "plus de bavardages". La remarque a fuité et homme a été contraint de démissionner. Encore récemment, ces propos auraient sans doute été passés sous silence. Uber veut désormais prouver qu'il a bien l'intention de (se) changer en profondeur.

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