
"Vous aimez Vidocq ? Vous pourriez aimer les brigades du Tigre", "Vous êtes fan de Plus belle la vie. Et si vous regardiez Le sang de la vigne ?". Telles seront peut-être les messages qui s’afficheront sur votre écran prochainement quand le Netflix à la française voulu par Delphine Ernotte, la PDG de France Télévisions, apparaitra.
Dans un entretien au Figaro du 29 octobre, la nouvelle dirigeante du groupe public précise sa vision de l’avenir de la télévision : "le modèle économique est en train de changer. Celui consistant à financer des programmes, les exposer et les rentabiliser par la publicité ne fonctionne plus car le marché publicitaire dérive largement Internet." Et d’appeler à une réinvention du modèle, s’appuyant sur une conviction : "la valeur proviendra de la qualité des programmes."
Une concurrence prestigieuse
C’est dans cette démarche que s’inscrit l’idée d’une plate-forme consacrée aux œuvres françaises, qu’il s’agisse de fictions, de reportages ou de programmes jeunesses. Pour Delphine Ernotte, cela suppose de rassembler ses éléments sur un même lieu. "France Télévisions qui finance 50 % de la création audiovisuelle, soit 400 millions d’euros et l’INA (Institut national de l’audiovisuel, ndlr) qui dispose de sa plateforme de SVOD devront être les moteurs de cette initiative."
Les autres producteurs privés devraient pouvoir y apporter aussi leurs contenus s’ils le souhaitent. Sauf qu’on imagine mal des groupes comme TF1 ou M6, qui ont leurs propres services de vidéos à la demande sur le net, laisser un service public les exploiter. Mais il en faut plus pour décourager Delphine Ernotte : "ce sera un concurrent des Netflix, Youtube ou Amazon." Comme ces glorieux modèles made in USA, la PDG de France Télévisions promet un accès illimité et permanent à l’ensemble des œuvres de création française, via des offres gratuites ou payantes.
Prudente, elle se refuse à chiffrer les retombées financières, notamment à court terme. A moyen terme cependant, elle est persuadée que "cette plateforme deviendra un élément central du financement de la télévision. C’est le modèle économique de la télévision de demain." Avec ou sans redevance ?
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