
LA DÉCODEUSE
"Je m’entourerais de femmes pour qu’elles m’apportent des points de vue différents."
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ELLE SÈME LES RÉSEAUX
Blandine Bonière, 29 ans, responsable de la stratégie et de la communication digitale de Limagrain Europe
Crédits : Pascal Guittet
Digitaliser la commercialisation et le marketing des semences de grandes cultures, tel est le défi que n’a pas hésité à relever Blandine Bonière lors de la création du poste de responsable de la stratégie et de la communication digitale de Limagrain Europe en 2013. " Arriver sur une telle mission est compliqué. Je ne connaissais rien au marché de la semence ! Il a fallu définir comment le digital pouvait accompagner la transformation de l’entreprise", se souvient-elle. Armée d’un sens de la communication acquis grâce à une pratique du théâtre depuis le collège, elle s’est imposée dans un secteur auquel elle n’était pas destinée. "J’ai commencé à toucher à la communication à Agrosup Dijon. Et en étant animatrice micro, un job d’étudiant. J’ai su que je voulais faire passer des idées et que j’y prenais du plaisir." Grâce à sa détermination, l’ingénieur agronome a été embauchée à la Confédération générale des planteurs de betteraves en 2011, après seulement six mois de stage à la communication des industries laitières. Elle y a développé les réseaux sociaux, dont la page de Miss Better, qui réunit aujourd’hui 156 000 fans. "Le digital, dans les entreprises, c’est beaucoup de management transverse." Cette accro au numérique oriente désormais la communication de Limagrain Europe directement vers les agriculteurs, en passant du B to B to C au B to C.
Franck Stassi
Si j’étais un homme
" Je ferais plus confiance aux femmes, à leur perspicacité et à leur sens de la communication, qui apportent beaucoup aux entreprises."
Accelerator
Laura Todd, 39 ans, responsable business et transformation digitale des services clients d’Airbus
Crédits : Airbus
À 39 ans, et douze ans d’ancienneté chez Airbus, -Laura Todd est une femme convaincante et convaincue que le numérique « rend la vie plus simple ». Tant mieux, car elle est à la tête d’une équipe de 160 personnes responsable de la transformation digitale des services clients d’Airbus. Après un diplôme en ingénierie spatiale de l’université de Liverpool, l’Écossaise rejoint Airbus et Toulouse en 2005. « Ce qui me motive, c’est de simplifier la vie et le travail grâce au numérique. Qu’est-ce qu’on peut changer ? Quels bénéfices peut-on en tirer ? », explique celle que la résistance au changement n’effraie pas. « Comme tous les Écossais, je suis un peu têtue. Si je crois en quelque chose, je définis des objectifs clairs pour qu’on aille tous dans la même direction. » Exemple de cette capacité de transformation, la mise en place du Federator, une plate-forme qui a permis à Airbus de tenir la cadence de production de 700 A 320 par an. Cet outil numérique permet de visualiser et de naviguer au sein du système d’information d’Airbus. Quatre cents processus métiers, 4 000 applications, 2 500 interfaces techniques… « Pour la première fois, nous avons tous été capables de visualiser sur une même image les étapes du process de fabrication d’un A 320. Cette vue d’ensemble améliore la communication et fait passer le “mapping” de six mois à quelques minutes. » Un succès ! L’outil a été étendu à l’A 350 et l’A330.
Anne-Katell Mousset
Si j’étais un homme
"Rien n’aurait été différent. Chez Airbus notamment, je n’ai jamais senti de différence parce que j’étais une femme."
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